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Tableaux troublants et lumineux
Seul sur scène avec une chaise pour tout décor, Christian Essiambre brille de mille feux. Durant une heure trente le soir du 14 décembre à l’auditorium Montignac, il transportera les spectateurs dans un récit co-écrit avec Philippe Soldevial inspiré de sa propre vie. C’est l’histoire à la fois fascinante et amusante du parcours pas toujours simple de ce comédien acadien, qui manipule le verbe et l’acrobatie, transformant habilement en images chaque mot prononcé.
La pièce Les trois exils de Christian E. est construite comme un film, remplie de flash back et de rebondissements, en arrière comme en avant. Déjà installé sur scène à l’arrivée des spectateurs, il se retrouve dès l’extinction des lumières dans son appartement montréalais, un demi sous-sol avec vue imprenable sur les mollets des passants. Sa vie professionnelle se résume à des auditions pour des publicités, pour lesquelles il tente en vain d’être retenu, entre des cours de mimes et de longues heures consacrées à des jeux vidéo en ligne. Au téléphone, il tente tant bien que mal de rassurer sa mère, l’avisant (en vain) de ne pas répandre de rumeurs sur son présumé succès d’acteur.
On vivra avec lui ses difficultés de percer dans le métier, son accent n’étant ni du chiac, ni du québécois. On vivra avec lui la rencontre des préjugés, de la méconnaissance de la culture acadienne, où tous n’emploient pas systématiquement des mots anglais. Ce natif de MacKendrick, petit village au nord du Nouveau-Brunswick, relatera l’époque où il incarnait Tom Pouce au Pays de la Sagouine, sur l’Île-aux-Puces de Boutouche. Il évoquera aussi ses études en théâtre à l’Université de Moncton, en plus de faire une incursion dans son enfance, époque bénie où lui et ses trois cousins exploraient leur petit coin de pays avec l’avidité de conquérants planétaires. Touchant ce parallèle entre une prime jeunesse au plaisir simple et sans frontières et une vie adulte dans un milieu plein de promesses qui se résume en bout de piste à une pelletée de nuages.
Le spectacle de Christian Essiambre en est un de grande performance. S’il amuse la galerie au départ, c’est pour mieux transporter le public dans les méandres de son être, méandres à la fois lumineux et troublants. Plutôt que de déplorer le peu d’assistance à cette prestation théâtrale mémorable, il importe de souligner la chaleureuse ambiance procurée par tous ceux qui ont «osé» sans calculer.
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