Jean-Denis Fortin chante «Je pleure sur ma ville», sa première composition en 60 ans de vie musicale.
Il pleure sur sa ville en chanson Rémi Tremblay (
4/9/2014 )
Depuis 60 ans qu’il fait de la musique, Jean-Denis Fortin vient tout juste de livrer sa toute première composition. «Je me sentais obligé d’écrire ce texte, qui m’est venu comme un cheveu sur la soupe!» La chanson Je pleure sur ma ville, une ballade au son country dont il signe à la fois le texte et la musique, se retrouve sur un cd qu’il vend 4$ et dont une partie des profits sera versée aux pompiers.
Un refrain et deux couplets pour ce qu’il a perdu une certaine nuit du 6 juillet. Lui qui habite au coin Lasalle et Champlain a été évacué à 4 h du matin, «après la plus forte explosion». Jusque là, Jean-Denis Fortin n’avait jamais senti l’inspiration. «Cette chanson-là est sortie toute seule!», dit-il.
Le centre-ville, «son» centre-ville, fait partie de ses débuts musicaux. «J’ai commencé à faire de la musique en 1954, dans les salles et les hôtels.» Il se souvient même de la salle des Francs-Maçons, rue Thibodeau, là où se trouve aujourd’hui Équipement de bureau Dubé. La grande épopée des quadrilles, des valses, des polkas et des Paul Jones qu’il reprenait sur son clavier à des kilomètres à la ronde, autour de Lac-Mégantic, avant de se joindre, en 2006, à Sylvain Boulet pour former le groupe Les Rétroactifs.
À 80 ans, Jean-Denis Fortin jette un regard nostalgique sur le passé, mais, par-dessus tout, il déplore les pertes, les disparus et pleure même ceux qui ont survécu. «Reverrai-je un jour l’ancienne ville?», chante-t-il, quatorze mois après l’événement qui a changé son monde.