Désolé Raif!

Histoire peut-être de mieux accepter avec philosophie toutes ces années de guerre qui n’en finissent plus de finir autour d’eux, les Afghans aiment rappeler ceci aux Occidentaux qui les occupent: «Vous avez peut-être les horloges mais nous avons le temps!» Du fond de sa cellule, Raif Badawi n’en finit plus, lui, de compter les heures, les jours, les mois puis les années! Cinq ans déjà que sa femme et ses enfants réfugiés à Sherbrooke espèrent sa libération et multiplient les appels à l’aide au gouvernement canadien, ni les Conservateurs ni les Libéraux ont osé pressé le régime saoudien à démontrer un peu de compassion et à ouvrir les portes de sa cellule, dans laquelle il croupit pour avoir osé s’être prononcé sur son blogue contre l’influence de la religion en Arabie Saoudite.

Les «Je suis Raif», les pétitions en rafale, les interventions d’Amnistie internationale, absolument rien de toute la mobilisation nationale et internationale derrière sa famille n’a atteint la cible. Ni là-bas, ni ici. L’horloge de la diplomatie canadienne «tictaque» le temps au super ralenti! Et au lieu de l’amener réparer chez l’horloger, le fédéral, servile des intérêts financiers, accepte de mesurer le temps à la façon du Moyen-Orient. Dans le «pas vite, mais pas pantoute!» Inch Allah! Une vitesse de croisière qui leur va tellement bien qu’ils s’en complaisent! Le courage politique n’existe plus quand vient le temps de demander, d’exiger un geste humanitaire qui ne coûterait pas un sou! Je vous jure, notre «reine» de la Francophonie aura tout le temps de finir d’importants radoubs à son luxueux loft parisien et déménager son ambassade ailleurs dans le monde, pourquoi pas dans une pyramide d’Égypte, avant que Raif Badawi pointe son nez à la sortie de sa geôle.

L’Arabie saoudite ne cesse de nous étonner! Après avoir été réélue au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, le royaume du déni des droits les plus élémentaires a réussi à prendre la tête d’un groupe dont le rôle est de choisir les experts chargés d’observer et rapporter les violations des droits de l’homme dans le monde. L’Arabie saoudite a plus de décapitations à son actif que l’État islamique, c’est tout dire! Le sabre et le fouet sont ses châtiments de prédilections. Et personne, dans le plus beau pays du monde, ne s’en offusque dans la mesure où le cheikh distribue son argent aux pays qui lui sont fidèles.

Bonne chance, Raif! Et excuse nos «lavettes»!

Un autre cas doit nous interpeller tous, celui de l’extradition de Madame M. Cette canado-américaine a trouvé refuge dans une maison d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale après avoir aidé ses enfants à échapper à la négligence et à la violence de leur père vivant en Géorgie, aux États-Unis. Malgré les nombreuses demandes du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, la ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, refuse toujours d’exercer son pouvoir discrétionnaire pour mettre fin au processus d’extradition engagé contre elle. Madame M risque une peine de 15 ans de prison si elle est reconnue coupable devant un tribunal de la Géorgie de l’enlèvement de ses propres enfants. Parce que, oui, Madame M, victime de violence conjugale là-bas, a contrevenu à une ordonnance de garde des enfants accordée au père.

Les gens de Lac-Mégantic connaissent son histoire tragique. Ils ont entendu le témoignage des enfants sur Youtube. Certains ont entendu chanter sa grande fille et se s’en ont émerveillés.

Nous, dont le niveau d’indignation est fort quand il s’agit de notre environnement local, de nos mœurs te coutumes. N’avons-nous pas un devoir envers celles et ceux que l’on accueille? Un devoir d’obtenir justice?

Ce qui est demandé à la ministre Wilson-Raybould, c’est qu’elle abandonne l’ordonnance d’extradition et qu’elle permette à Madame M de rester au Canada avec ses enfants, en toute sécurité. Et que la même ministre entame le plus rapidement possible des discussions avec le gouvernement des États-Unis pour que celui-ci retire sa demande d’extradition.

Dans le cas de Raif Badawi comme dans celui de Madame M, ce sont les enfants qui appellent à l’aide, sans doute parce qu’ils croient aux valeurs défendues par le Canada, dont on célèbre le 150e anniversaire.

Et si, au lieu des feux d’artifice, on s’accordait deux grandes victoires, deux grandes libérations? L’Arabie saoudite pour nous en offrir une et les Etats-Unis, l’autre.

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