Une réaction prévisible

Il fallait s’y attendre ou plutôt ne pas en espérer davantage de la part de certains membres d’organisations masculines. La sortie imminente du film Polytechnique sur nos écrans, à l’aube du vingtième anniversaire du massacre du 6 décembre 1989, aura donné lieu à tout un déploiement médiatique autour des conditions de vie difficiles d’hommes au Québec. Comme si nous n’avions pas eu assez de vingt ans pour comprendre que la détresse masculine est réelle et que Marc Lépine ne leur a certainement pas fait de faveur en les sommant de quitter la classe.

Sarto Blais était un de ceux-là et nous connaissons aujourd’hui les conséquences funestes qu’a eues cet «octroi». Il s’est suicidé, de même que ses parents. J’en arrive à la conclusion que les porte-parole des groupes d’hommes, en détournant l’attention de manière aussi maladroite qu’inappropriée, prétendent agir en son nom. Pourtant.

Ce que ces hommes ne semblent pas vouloir comprendre, c’est que le film qu’on nous propose ici n’est pas un procès mais bien le portrait d’un drame historique au sein duquel des femmes ont été victimes de la haine pathologique d’un homme. Si les féministes peuvent faire mentir l’Histoire, il en va tout autrement pour les faits.

L’évidence qui semble également leur échapper, c’est qu’il n’y a ni satisfaction ni gloire à être consacrée martyre par l’Histoire. Pour ces 14 femmes qui sont tombées, des centaines d’autres ont été confrontées à leur propre mise à mort symbolique et parmi les innombrables victimes indirectes, on compte des pères, des époux, des frères et des amis.
Je n’en veux pas aux hommes de bonne volonté de revendiquer de meilleures conditions d’existence pour leur mieux-être; Marc Lépine aurait peut-être pu en bénéficier. J’en veux aux motivations réelles de certains éléments radicaux qui, bien plus par égocentrisme que par empathie, pour les familles endeuillées, ne vivent que pour le jour où le 6 décembre 1989 sombrera dans les abîmes du silence. À grands renforts de statistiques qu’ils font fluctuer à leur guise, ils détruisent la précaire harmonie qu’hommes et femmes sensés tentent de solidifier et ce, autant face aux écueils socioéconomiques qui menacent leur société qu’à travers la commémoration d’un événement qui n’aurait jamais dû être.

Marie-Eve Paquet
0904widder@iquebec.com

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