Gilles Duceppe dénonce l’«entêtement idéologique» des conservateurs

Premier homme politique fédéral à se pointer au sommet du mont Mégantic, ce printemps, alors que la neige tarde à y fondre, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a profité d’une visite à l’Observatoire, mercredi avant-midi, pour dénoncer en conférence de presse «l’entêtement idéologique et l’obscurantisme du gouvernement conservateur, qui menace aujourd’hui la survie de cette institution québécoise de renom international.»

Guidé par Robert Lamontagne, le directeur exécutif de l’Observatoire, à travers toute l’instrumentation scientifique installée dans l’habitacle du puissant télescope astronomique, le chef du Bloc a qualifié de «complètement aberrant» le fait que le député ministre Christian Paradis ait reconnu, dans un premier temps, ne pas avoir été au courant de la coupure de la subvention du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, avant de finalement annoncer, mardi, avoir reçu le feu vert du premier ministre de trouver une solution au problème de l’Observatoire.

«M. Charest (le premier ministre du Québec) se demandait sur quelle planète vivait le gouvernement fédéral. Le Bloc entend faire écho en Chambre de l’unanimité de l’Assemblée nationale qui a dénoncé ces coupures, la semaine dernière.»

À son tour, il presse le gouvernement Harper d’assurer par quelque moyen que ce soit un budget récurrent aux recherches menées par l’Observatoire. «Ce n’est pas un champ de course. Ici, l’État a un rôle à jouer», a-t-il précisé, avant d’ajouter qu’«après avoir effectué des compressions dévastatrices en culture et orienté les subventions de recherche liées aux affaires au détriment du reste des sciences humaines, voilà que le gouvernement conservateur s’attaque à la science. Il s’agit là d’un autre geste lourd de conséquences, qui démontre bien l’obscurantisme dont fait preuve ce gouvernement depuis son arrivée au pouvoir.»

Gilles Duceppe n’est guère plus tendre à l’endroit du lieutenant politique de Stephen Harper au Québec, Christian Paradis. «Une fois informé de la situation, il a affirmé que ce n’est pas le gouvernement directement qui prend la décision, mais plutôt le CRSNG. Mais ce que le ministre Paradis omet de dire, c’est que le Conseil a dû se conformer à la stratégie conservatrice en matières de sciences et technologie.»

Le CRSNG aurait reçu une augmentation de 35 millions de dollars pour les trois prochaines années, mais, dit Gilles Duceppe, «ce montant doit servir à préparer les étudiants à leur future participation dans l’économie renouvelée.» Un coup de force des créationnistes?