Le sourire d’Anna a rayonné sur l’OTJ

«Je ne veux pas repartir chez moi, à l’école!» confesse Anna, esquissant un sourire timide. La jeune fille de 17 ans compte maintenant les heures avant le départ pour sa Hongrie natale. Son séjour à Lac-Mégantic aura duré plus de deux mois, assez pour vouloir rester, mais elle part pour mieux revenir un jour. Trop de bons souvenirs dans sa famille d’accueil, de belles visites et de beaux contacts avec les enfants de l’OTJ où elle a œuvré bénévolement, avec la bénédiction des autorités.

Anna Gal a perfectionné son français et vite appris à se débrouiller seule dans les magasins. Il fallait voir les enfants se presser spontanément contre elle, le soir du spectacle de fermeture de l’OTJ.

«Ici, le québécois c’est plus belle!, finit-elle par exprimer. La langue française (lire de France) a beaucoup plus de mots anglais!» Moins belle, donc! Vous comprenez maintenant pourquoi les otéjistes l’ont tant aimée, elle qui n’a commencé à étudier la langue de Molière que depuis un an.

«C’est comme un cadeau du ciel! Une jeune fille comme elle, on en prendrait n’importe quand», dit Pierre Picard, l’avocat à la retraite, qui l’a hébergée, lui et sa conjointe Rachel Bouffard, enseignante à la maternelle.

Le couple, qui est inscrit aux échanges étudiants internationaux, a eu vent, le printemps dernier, du désir d’Anna de vivre l’expérience de son frère Zsombor, qui a étudié en secondaire V à la polyvalente Montignac, cinq ans plus tôt, et qui a été hébergé chez Patrick Robitaille et Annie Desrosiers de Lac-Drolet. «Mais pas dans le même contexte; dans son cas, c’est un séjour personnel», d’expliquer son «parrain», Pierre Picard.

Il a communiqué avec l’animateur en loisirs André Samson, qui en a parlé au conseil de ville, et voilà qu’Anna débarquait à Montréal, le 21 juin.

«L’expérience a été aussi enrichissante pour Anna que pour toutes les personnes de l’OTJ qui l’ont côtoyée», assure-t-il.
Elle a beaucoup aimé l’OTJ, ses ballades en auto, ses excursions quotidiennes à vélo, la visite de Québec et de Saint-Georges, ainsi que le temps passé dans ses livres.

«Elle dit qu’elle n’a pas hâte de retourner à l’école, mais je l’ai vu retranscrire toutes ses notes de biologie pour l’an prochain et étudier très sérieusement son français. Quelqu’un comme elle, c’est pas difficile à contenter!», glisse Pierre Picard.

Ce qui le rassure, c’est qu’une fois revenue dans sa ville d’Eger, à 100 kilomètres à peine de Budapest, la capitale de la Hongrie, ils pourront régulièrement communiquer, elle et son parrain, grâce aux nouvelles technologies de l’Internet.