L’art de vivre ensemble!

J’ai lu avec beaucoup d’intérêt l’article paru dans l’édition du 4 septembre portant sur l’exutoire d’eau de surface réalisé sur un terrain résidentiel à Lambton. D’abord, je me suis questionnée, ne sachant pas si cela était un choix journalistique, sur l’insistance donnée, d’entrée de jeu, au curriculum vitae du résident concerné. Je me suis aussi questionnée à savoir si cet article, axé sur une confrontation entre un résident et la municipalité, décrivait l’ensemble des discussions et des interventions effectuées dans le cadre de ce dossier.

Je réalise, en bout de ligne, que cet article dégage la pointe d’un iceberg qui flotte depuis quelque temps dans les eaux de Lambton, c’est-à-dire, les conflits récurrents d’usages de la campagne entre les ruraux de souche et les arrivants, que l’on désigne, dans le nouveau jargon, comme les «néo-ruraux». D’ailleurs, le simple fait de relever ces distinctions de provenances s’avère, à mon sens, une façon d’exclure ou de comparer inutilement des gens. Mais n’en demeure que cette réalité est bien présente chez nous et ailleurs, aussi. Je me demande, par exemple, en lisant l’accentuation portée sur l’origine professionnelle du résident concerné, s’il n’y a pas là, subtilement, et peut-être inconsciemment, une lutte aux préjugés entre des «classes» de gens, qui n’a évidemment pas lieu d’être dans la perspective d’un «vivre-ensemble» harmonieux. Je cherche aussi à voir, dans l’hypothèse probable qu’il existe un fossé immense de méconnaissance entre ces personnes, comment, à Lambton, nous parviendrons à mieux se comprendre, à travailler solidairement, à apprendre à se connaître, à laisser de côté nos jugements et nos intérêts personnels, à résoudre positivement nos différends. À cela, je souhaite également que les médias locaux ne contribuent pas à renforcer ce fossé qui m’apparaît déjà bien assez profond. 
Annie Marchand
Citoyenne de Lambton