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Anéantir une profession
Je suis surprise d’ouvrir le journal local chaque semaine et de constater que l’on ne fasse pas les manchettes pour annoncer une rupture de service, faute de personnel.
Nous ne sommes plus des infirmières/ers. Dorénavant notre titre sera prostituées de la santé… Ce titre paraît vulgaire, mais il est justifié!
Je suis d’accord pour dire que nous avons fait le choix d’une vocation plus que d’une profession. Nous avons à cœur la santé et le bien-être des gens, nous avons accepté des conditions qui nous obligent, en majeure partie, à travailler les fins de semaines, les jours fériés et avoir des horaires sur des quarts de travail variables. Ce que nous n’avons pas choisi, c’est le fait de devoir constamment étirer nos heures de travail par manque de personnel. Plusieurs se voient refuser des congés fériés (bien mérités) faute de ressource. De plus, nous devons faire face à une population qui demande davantage de soins, une société de plus en plus exigeante (impatience, pression sociale, performance et j’en passe).
Oui, nous avons fait ce choix de carrière, mais à quel prix! La passion pour une profession est beaucoup plus forte que la raison! Malheureusement nous voyons la porte de sortie beaucoup plus grande que la porte d’entrée… Comment réussir à convaincre les jeunes de faire leur choix de carrière dans le domaine des soins infirmiers quand ils voient les conditions dans lesquelles nous devons travailler à tous les jours? Il faut être un peu, beaucoup masochiste pour se faire une telle violence. Plus de congé férié, manque de personnels, des primes de soir, de nuit et de fin de semaine qui ne méritent même pas d’être mentionnées, des heures et des heures de travail sous la pression et l’indifférence, pas de temps pour une pause et parfois personne pour remplacer notre heure de repas. Comment retenir ceux et celles qui arrivent à la retraite la langue tirée? Même que certaines ont choisi de quitter plus tôt que prévu car les conditions actuelles sont exécrables.
La guerre des clans se déclare régulièrement dans les départements et cela devient de plus en plus difficile. L’esprit de camaraderie s’éteint à petit feu au grand désarroi de chacun et chacune de nous. Il serait même important de prendre quelques lignes pour faire nos excuses à tous ceux et celles qui ont été, malgré eux, victimes de nos conditions de travail. Il arrive parfois que la patience et le respect laissent place à la rage et au désarroi. Soyez assurés que nous avons à cœur votre bien-être et souhaitons que la situation se rétablisse dans les plus bref délais.
En terminant, j’aimerais rendre hommage à ces pionniers/ières du métier qui ont su en faire une aussi belle vocation. Je lève mon chapeau à ceux et celles qui ont aujourd’hui le courage de vouloir poursuivre dans cette profession. Vous y entrez les fesses serrées, mais le cœur ouvert.
Josée Therrien, infirmière
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