Oscar Brochu

La natation à l'école?

Le ministère de l’Éducation analyse actuellement la possibilité de rendre obligatoire un programme menant à l’acquisition d’habiletés de base en natation dans toutes les écoles primaires de la province. L’objectif, réduire les risques de noyade.

En date du 23 juillet, la Société de sauvetage répertoriait 59 victimes de noyade au Québec en 2010. Un bilan inquiétant, qui aurait sans doute été moins important grâce à la connaissance de quelques rudiments de natation chez les disparus.

Mais voilà, si la baignade est l’activité la plus populaire au pays chez les jeunes de 5 à 12 ans, 60% d’entre eux n’ont jamais suivi de cours de natation. Et chaque année, plusieurs accidents mortels par noyade impliquent des enfants qui n’avaient pas prévu d’aller à l’eau.

Certes, il apparaît impensable aujourd’hui que nos enfants ne sachent pas nager. Je connais un nombre incalculable d’adultes de Lac-Mégantic et des environs qui ont une peur panique de se baigner «dans le creux», peur panique si leurs pieds ne touchent pas le fond du lac. Mais s’ils n’ont pas eu la chance d’avoir des cours de natation, une fois devenus parents, plusieurs d’entre eux se sont débrouillés pour que leurs enfants sachent dompter les eaux profondes. Même en l’absence de piscine publique intérieure.

Il reste sans contredit des enfants de la région d’âge primaire qui ne savent pas nager. Et jamais, au grand jamais, je ne jetterai le blâme sur leurs parents. Ils n’ont pas tous la possibilité de se libérer en semaine pour accompagner leurs enfants en piscine privée et ces derniers n’ont pas tous accès à un plan d’eau et des cours offerts à leur OTJ durant l’été. Pas simple non plus pour tous de faire l’aller-retour chaque fin de semaine à Sherbrooke, Saint-Évariste ou Saint-Georges pour accéder à une piscine intérieure.

Lorsque j’ai appris que le projet du ministère de l’Éducation avait été piloté avec succès dans quelques écoles primaires du Québec et qu’il risquait d’être implanté partout dans la province, ma joie a été indescriptible. «Quelle idée géniale, d’autant plus que «notre piscine» devrait être fonctionnelle à la rentrée 2011», me suis-je dit à quelques mots près. Démocratiser la natation et donner aux enfants le goût de s’y perfectionner par la suite. Paraît qu’en Ontario, un programme semblable a été implanté et que celui-ci a fait grimper de 30% le nombre d’inscriptions aux cours de natation.

Tout ça pour dire que ma joie indescriptible plus haut mentionnée a été de très courte durée. À cause d’un texte d’opinion signé Brigitte Breton dans le quotidien Le Soleil. Elle dit du projet du Ministère qu’il constitue «une autre belle façon de déresponsabiliser les parents.» ARRRR#%$!@$*&%! Telle a été ma réaction… à quelques mots près.

Tous les parents que je connais font de leur mieux. Tous. Certes, tous n’ont pas les mêmes connaissances, ni accès aux mêmes ressources. Ça ne veut pas dire qu’il faille pénaliser leurs enfants sous prétexte que «la mission de l’école est assez chargée sans devoir en plus trimbaler les écoliers à la piscine» (dixit Brigitte Breton).

Pourquoi la mission actuelle de l’école ne serait-elle pas questionnable? Au nom de quoi le cursus offert serait-il immuable? Est-on applaudit partout dans le monde pour la qualité optimale de notre programme éducatif? Améliorer la sécurité de nos enfants est-il un objectif trop éloigné du monde de l’enseignement? Si oui, peut-on entrevoir un possible rapprochement?

Oui les écoles sont pauvres et il est difficile, surtout en région, d’avoir accès à des services spécialisés pour les enfants en difficulté. Mais est-ce une raison pour ne pas accueillir favorablement une si bonne idée? Peut-être pourrait-on se servir d’un tel exemple pour démontrer l’importance de services équitables pour tous les enfants québécois du primaire dans d’autres domaines? La vie et l’avenir de tout enfant sont précieux, peut importe ses parents et son lieu de résidence.

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