Le vieux garage municipal sauvé des eaux!

(Photos Gilles Thibodeau)

Le vieux garage municipal de la rue Milette a encore de l’avenir, au grand soulagement des élus méganticois. Menacé d’effondrement par l’accumulation, sur le toit, de plus de 13 000 litres d’eau de pluie, samedi, le bâtiment a eu la vie sauve grâce à l’intervention des pompiers.

La surcharge de poids d’environ 13 600 kilos a fragilisé les solives, au point que le plafond du deuxième étage, dans la partie la plus ancienne de l’immeuble, s’est ouvert en deux sections. Un employé municipal qui allait faire le ménage des locaux a aussitôt sonné l’alarme devant le spectacle qui s’offrait à lui.

«Les drains n’ont pas fait leur travail», a expliqué le directeur du Service de sécurité incendie, Denis Lauzon. Utilisant le camion à échelle, ses hommes sont montés à la hauteur du toit pour vite se rendre compte que la coupe était pleine et que toute la structure risquait de céder s’ils ajoutaient leur poids aux eaux du lac qui s’y était formé. «La membrane avait été refaite au complet il y a quelques années. Elle a bien tenu le coup, puisqu’aucune infiltration d’eau n’a été décelée à l’intérieur du bâtiment.»

Ironiquement, l’incident est survenu au moment même où les membres du conseil municipal tenaient un «lac-à-l’épaule» de 48 heures à l’hôtel de ville, avec, à l’ordre du jour, une réflexion sur les immobilisations à prioriser pour les prochaines années. À la lumière des nouvelles informations qui leur ont été transmises au cours d’une séance de travail, les élus ont réétudié l’avenir du vieux garage municipal et jugé que le bâtiment devait être conservé.

«Oui, c’est vieux, mais à l’examen du rapport des dommages qui nous a été fourni, on a décidé qu’il pouvait faire l’affaire encore plusieurs années», a confié à l’Écho la mairesse Colette Roy Laroche.

L’absence de dégâts d’eau à l’intérieur a sécurisé les élus. «On a fait des investissements ces dernières années, comme refaire la toiture, pour rendre le bâtiment conforme aux normes, particulièrement du côté utilisé comme caserne pour le service d’incendie. Les assurances vont probablement défrayer l’ensemble des coûts (des travaux intérieurs) et nous avons voté (lundi soir) une dépense 84 317$ pour la réfection du revêtement extérieur», des travaux planifiés depuis déjà plusieurs semaines, bien avant les fortes pluies de la semaine dernière.

«La solidification des structures pourra nous permettre de faire avec pour encore quelques années», soutient la mairesse Roy Laroche.

Le rêve des pompiers de voir s’ériger une toute nouvelle caserne, où serait logé à une même enseigne, l’ensemble des véhicules d’intervention, actuellement dispersés à trois endroits sur le territoire municipal, vient de tomber à l’eau!

«Nous avons examiné notre situation financière pour finalement conclure qu’on ne pouvait pas s’engager dans un tel projet pour les trois à cinq prochaines années», prévient la mairesse. «Le revêtement extérieur sera bon pour au moins les dix prochaines années, alors, dans cinq ans, ce sera à un autre conseil d’y réfléchir. Pour nous, une chose est maintenant certaine, la nouvelle caserne n’apparaîtra pas sur le plan triennal d’immobilisation qui sera déposé en décembre», a-t-elle promis.