Orpheline du système de santé

Je suis une parmi plusieurs restée sans médecin depuis le départ plutôt précipité du Dr Fortin. Quand le Dr France Perron avait quitté la ville, elle avait préparé ses patients longtemps à l’avance et était restée jusqu’à ce qu’elle trouve un remplaçant; malheureusement, celui-ci n’a pas eu la même considération. Toujours est-il que le CLSC nous a mis sur une liste d’attente d’un médecin éventuel. Depuis, je n’ai eu aucune nouvelle, aucun médecin ancien ou nouveau prêt à me soigner. Heureusement, je suis en assez bonne santé et je profite plus souvent maintenant des connaissances généralement sous-utilisées des pharmaciens et des infirmières. C’est un des rares avantages de cette situation. Mais quand ceux-ci ne pourront que me conseiller de voir mon médecin ou lorsqu’il sera temps de renouveler mes prescriptions, me faudra-t-il attendre indéfiniment à l’urgence, dont ce n’est pas le rôle, et risquer d’attraper d’autres maladies?

On attend toujours l’arrivée de nouveaux médecins dans la région. Qu’est-ce que le Collège des médecins fait pour faciliter l’accréditation de médecins étrangers qui ne demandent que cela pour venir pratiquer en région? En attendant (oui, en médecine de nos jours, il est toujours question d’attentes de plus en plus longues), pourrait-on explorer d’autres solutions? Serait-il possible de revenir dans le bon vieux temps où l’on pouvait consulter le médecin du CLSC sans rendez-vous (oui, je sais, je rêve en couleurs)? Ou bien, y aurait-il possibilité d’installer une clinique médicale sans rendez-vous? Ou du moins, les cliniques médicales et bureaux de médecins actuels accepteraient-ils d’accueillir les orphelins du système à raison d’une demi-journée par semaine ou par mois?

Je ne sais pas ce qui est possible; je souhaite simplement pouvoir bientôt consulter à l’occasion un médecin, sans passer par l’urgence.

Louise Latulipe
Lac-Mégantic