Enfoui sous la neige durant plus d’une heure, il survit!

Enfoui sous la neige durant  plus d’une heure, il survit!  - Rémi Tremblay : Actualités

Lors de la remise des certificats de reconnaissance aux pompiers de Saint-Ludger, dans l’ordre habituel : Martin Boulanger, Jérémie Maheux, Stéphane Pépin, Donald Robert et sa conjointe Diane Lapierre, Alain Therrien, Stéphane Arguin et Joël Dulac. Absents sur la photo : Vincent Morin, directeur du Service incendie de Saint-Robert, et l’agente Annie Ruel de la Sûreté du Québec de la MRC du Granit.

Dans sa malchance d’avoir été enseveli sous plus d’un mètre de neige, Donald Robert sait aujourd’hui qu’il doit la vie à une petite poignée de facteurs déterminants: la présence de sa conjointe au moment de l’événement, l’intervention rapide des pompiers dès que l’alerte au 911 a été déclenchée, son grand calme et, surtout, le hasard qui a voulu que lors de son atterrissage, après sa chute du toit, il ait gardé un bras levé, formant un conduit d’air qui lui a fourni suffisamment d’oxygène pour tenir le coup pendant une bonne heure et quart avant d’être secouru. «Un vrai miracle», conclut sa conjointe, Diane Lapierre.

Le 7 février, ce conseiller à la Municipalité de Saint-Ludger s’affairait à dégager la couverture de sa cabane à sucre, alors que sa conjointe travaillait sur un autre bâtiment de l’érablière, distant d’une trentaine de mètres. «Il y avait un bon 3 pieds de neige sur le toit. J’étais monté pour déneiger la partie du haut et je venais de redescendre plus bas (sur la structure) quand la «montagne» de neige s’est mise à glisser.»

La température extérieure ayant grimpé de quelques degrés, l’amoncellement de neige au sommet n’avait plus d’emprise. L’acériculteur a été emporté par l’avalanche et s’est retrouvé au fond d’un fossé entourant le bâtiment, littéralement emprisonné par un amas de neige compacte.

Selon ce que lui a confié plus tard son médecin, s’il était tombé face contre terre ou couché sur le dos, il aurait rapidement suffoqué au bout d’une dizaine de minutes, une quinzaine tout au plus.

«J’essayais de creuser un trou avec mon seul bras en l’air. Mais plus je bougeais le bras, plus la neige tombait près de ma bouche. Quand j’ai vu qu’il n’y avait rien à faire, j’ai attendu. Je me suis parlé: arrête, c’est pas le temps de paniquer! Il fallait que je ménage mon oxygène!»

Diane Lapierre n’a rien vu et rien entendu de l’événement qui venait de se produire. Travaillant dans la direction opposée où son conjoint se trouvait la dernière fois qu’elle l’avait aperçu, c’est après quelques minutes qu’elle s’est inquiétée, en ne le voyant nulle part, autour du bâtiment. «Je m’attendais à tout moment qu’il sorte de la cabane, mais j’ai eu beau crier, il ne me répondait pas.» Après un moment d’angoisse, elle a appelé son fils à partir de son cellulaire. «Il m’a dit de continuer de chercher». C’est au second appel qu’il lui a conseillé de faire le 911.

Ils sont venus sept pompiers du Service des incendies de Saint-Ludger, sous la direction du chef Vincent Morin, et une policière de la Sûreté du Québec de la MRC du Granit.

Se sentant inspirée, elle a indiqué aux sauveteurs un endroit dans la neige où elle croyait que son homme pouvait se trouver. Les pompiers ont commencé à dégager la neige et ont repéré un manche de pelle. Peu de temps après, ils libéraient son bras.

Plus d’une heure s’était écoulée depuis sa disparition. Diane Lapierre parle d’une heure et quart. Malgré le temps qui s’était écoulé, l’homme n’avait pas perdu espoir. «Je n’ai pas senti le froid. Ce qui m’inquiétait, c’était combien de temps encore je pourrais toffer!». À peine conscient, il a cru entendre le son du tout-terrain que conduisait sa conjointe, pendant ses recherches autour du bâtiment. «Ma tête bougeait un peu. J’ai fait mes prières et je me suis dit: je ne veux pas mourir étouffé!»

Il commençait à perdre conscience, la tête accotée sur son abri de neige, lorsqu’il a entendu des pas, puis un premier coup de pelle!

«J’ai lâché un cri. Je crois bien qu’ils ont entendu un petit quelque chose, parce que les bruits se sont arrêtés.»
Il n’allait pas tarder à perdre conscience, lorsque ses sauveteurs ont commencé à le dégager. Jusqu’à la hauteur des jambes, d’abord. «Ils se sont mis à trois pour essayer de me sortir de là, mais les pieds ne suivaient pas. Ils étaient bien pognés là. Ils ont pris le temps de creuser plus profond et là ils ont réussi à me soulever!»

Une partie de son corps était déjà noircie quand les sauveteurs l’ont entré dans la cabane à sucre et lui ont retiré ses vêtements pour l’entourer de couvertures chaudes, en attendant l’arrivée d’une ambulance. C’est au cours de son transport vers le Centre hospitalier Beauce-Etchemin, à Saint-Georges, que «ses signes vitaux ont repris comme on passait à Saint-Martin», raconte sa conjointe. L’homme a finalement obtenu son congé le soir même.

Quelques jours plus tard, une fois bien rétabli, Donald Robert a tenu à remercier personnellement les pompiers de Saint-Ludger pour «la diligence, la maîtrise et la présence d’esprit dont ils ont fait preuve». Il n’a que de bons mots pour toutes les personnes qui lui ont adressé des messages de réconfort, sans oublier sa conjointe, ses enfants et petits-enfants qui lui auront permis, selon lui, de garder espoir durant l’épreuve.

«Les pompiers ne font pas qu’éteindre des feux; ils peuvent également sauver des vies et, ici à Saint-Ludger, nous en avons eu la preuve», a indiqué la directrice générale, Julie Létourneau, au cours d’une cérémonie organisée à l’hôtel de ville, le 18 février, visant à remettre des certificats de reconnaissance pour ses sauveteurs.

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