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Et plane l’ombre de la Commission
Aucun poète n’a jamais interprété la nature aussi librement qu’un avocat interprète la réalité. La citation est de Jean Giraudoux. L’écrivain et diplomate français l’a rédigée bien avant que le Centre sportif Mégantic prenne racine derrière le centre-ville, mais la façon qu’il a de décrire l’avocat est toujours de mise. Tout comme ce vieux proverbe italien qui raconte qu’«au jardin de l’avocat un procès est un arbre fruitier qui s’enracine et ne meurt pas.»
Nantes, Marston et Frontenac ont requis les services d’un avocat pour les défendre contre l’idée monstrueuse d’une fusion municipale avec Lac-Mégantic. Et comme les trois clients ont obtenu gain de cause, normal, me direz-vous, qu’une dizaine d’années plus tard, Frontenac mandate l’avocat en question pour les défendre, cette fois, contre la monstrueuse ville de Lac-Mégantic qui veut leur faire sortir des sous de leurs goussets pour un centre sportif qu’ils n’ont jamais demandé. Illégal parce que la dépense dépasse les 25 000$, dit l’avocat, au grand plaisir des élus qui s’abritent derrière, tout contents de ne pas avoir eux-mêmes à trancher entre un service nécessaire et le caprice d’une ville qui ne servirait qu’à une poignée de leurs sujets. Dans ce dossier, un diplomate aurait trouvé une voie de sortie plutôt que de l’enliser dans des considérations légales et juridiques.
Après des mois de tergiversations, incapables de prendre partie entre ceux qui veulent le service et les autres qui ne veulent pas le payer, les élus de Nantes, Marston et Frontenac s’en lavent les mains et détournent leur regard vers un possible arbitrage de la Commission municipale du Québec. En autant que le propriétaire de l’équipement, donc la Ville de Lac-Mégantic, veuille bien en faire la demande. À trois mois de l’ouverture du centre sportif!
Facile à comprendre le découragement qui gagne les membres du comité de mobilisation qui ont fait des pieds et des mains, avec les seules ressources bénévoles disponibles, pour essayer de convaincre les mêmes élus de l’importance d’arriver à une entente… au plus crisse! Pour ne pas saborder la saison de leurs enfants au hockey mineur, à la gymnastique, au patinage artistique, à la natation… Bref, pour ne pénaliser personne quelque soit son âge.
Ces parents-là ont pensé, naïvement sans doute, mais avec beaucoup d’honnêteté, qu’ils pourraient convaincre maires et conseillers de faire preuve de plus de talent dans la négociation, un art qui s’exerce au quotidien, à tous les niveaux de la vie politique. Quand tu ne sais pas négocier pour le bien-être de tes électeurs, tu ne te présentes devant eux pour solliciter le mandat de les représenter.
La Commission municipale du Québec, un dernier recours? Des mois de travail qui nous mèneront au mieux au printemps 2012, avec une décision qui pourrait être, en bout de ligne, contestée devant les tribunaux.
Recourir à la Commission municipale revient à consacrer l’échec des «non-fusions». À reconnaître devant le ministère des Affaires municipales qu’ici, en région, les maires de la première couronne autour de la ville-centre n’ont pas retenu l’esprit de la «non-décision» rendue il y a une dizaine d’années. Le devoir, sinon l’obligation de s’entendre!
Le renforcement des institutions municipales, prôné par le gouvernement du Québec vers la fin des années 90 visait la «consolidation des communautés locales». Donc, regrouper autour d’une même table des communautés semblables, vivant à proximité l’une de l’autre. Ici, à l’exception de Lac-Mégantic, les municipalités de la première couronne ont combattu l’idée d’un regroupement, avec pour seul argument qu’elles ne voulaient pas se taper les dettes de la ville, sans dire non pour autant à ses services! Information, désinformation, démagogie, esprit de clocher, la Commission de consultation sur le regroupement municipal, à l’époque, a entendu des arguments de toute nature. Autant des âneries que des appels rationnels sincères à une réforme de l’institution locale. C’était l’apocalypse, la fin du monde! Le déni de leur identité! Et la confusion, même dans les milieux politiques! Redécouper le territoire municipal faisait l’affaire de personne, en dehors des limites de la ville.
Plutôt que l’idée de saisir la Commission municipale du Québec du différend qui oppose la Ville de Lac-Mégantic avec ses voisines autour d’une entente sur l’utilisation du Centre sportif Mégantic, pourquoi ne pas dépoussiérer le projet de regroupement et le re-soumettre au ministère des Affaires municipales? Parce qu’il n’y a pas que le Centre sportif Mégantic qui oppose deux visions d’avenir diamétralement opposées. Il faut rappeler le dossier de la bibliothèque qui, même si le financement d’une nouvelle bibliothèque est déjà ficelé, devra recevoir l’aval des municipalités autour.
Le redécoupage du territoire municipal est essentiel à la survie de la ville-centre. Et ce n’est pas parce qu’un Marstonnais, un Nantais ou un Frontenacois va s’appeler un Méganticois que ça sera pour lui la fin du monde. Et si c’était le début d’un nouveau?
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