Oscar Brochu

L’ailleurs, meilleur?

Dans quelques jours, vers la mi-août, cela fera exactement 30 ans que la petite famille s’est installée à Lac-Mégantic. Trente ans, un bail! «Nul n’ai fait que je regrette», me suis-je toujours dit. Quand quelqu’un prend la décision de quitter son patelin et de paqueter les p’tits pour qu’ils le suivent dans sa nouvelle aventure, on ne prend pas tout de suite conscience du déracinement qu’on leur impose. Allez hop, cascade! Et c’est une autre vie qui commençait aussi pour nos deux filles, le troisième enfant étant un pur produit Made in Mégantic, de la génération Ose à l’époque où les programmes d’habitation nous refilaient des dollars pour procréer. Les années 80 ont amené leur lot de nouveaux Méganticois, comme la fin des années 70, les années 90 et les autres du nouveau millénaire. C’est comme ça que l’occupation du territoire se fait, par les migrations.

À l’époque, je quittais La Malbaie pour une ville qui m’était jusqu’alors inconnue. Avant le grand dérangement, vous m’auriez demandé de la situer sur une carte et j’aurais pointé l’Abitibi-Témiscamingue, comme ça, sans trop savoir pourquoi! Ça sonnait amérindien, j’imagine!

Je croyais que l’aventure allait durer quelques années. Elle s’éternise! La notion d’intégration ne se posait pas, dans ces années-là. On venait d’ailleurs, donc on ne se faisait pas poser la question «t’es un p’tit qui, toi?» Ce qui nous unissait, surtout, les nouveaux arrivants, c’était notre génération! C’est là-dedans qu’on s’identifiait le mieux, avec l’avenir entre nos mains. Hopeline, ma p’tite perle des Antilles, débarquée elle aussi la même année de sa Jamaïque natale, ne devait sûrement pas s’attendre à se fixer en région assez longtemps pour devenir un jour grand-mère!

C’est en lisant l’opinion de Raymond Piette (Ma théorie du… «P’tit qui, en page 4 de l’édition du 15 juillet 2011) que la réflexion m’est venue.

Au début, j’étais quoi, au juste? Un p’tit Charlevoisien échoué sur une plage du lac Mégantic. Le temps que la marée le repousse jusqu’au fleuve, comme un p’tit béluga! J’arrivais d’une petite ville de 4 000 habitants et je débarquais dans une autre petite ville de 6 000 habitants!

Vous devriez voir comment La Malbaie a changé depuis notre départ! D’abord, c’est devenu une ville de 9334 habitants, sur un territoire d’une superficie de 470 km carrés. Pas par miracle! C’est simplement le résultat d’une fusion. Oups, excusez. Le mot, ici, n’a pas bonne presse. Alors, parlons d’une «nouvelle ville issue du regroupement volontaire» de La Malbaie, Pointe-au-Pic, Rivière-Malbaie, Saint-Fidèle, Cap-à-l’Aigle et Sainte-Agnès. Pour en faire un tour complet, il faut maintenant rouler une bonne heure sans s’arrêter. L’équivalent d’un aller simple entre Lac-Mégantic et Sherbrooke. Vous voyez le genre? Mais loin de moi l’idée d’en être jaloux.

Je me suis fait à l’idée que le regroupement volontaire, par ici, va se calculer en nombre de générations, si, bien sûr, ça se réalise un jour, d’ici la fin du monde!

Mais bon, ce n’est pas le sujet du billet. Non, je me disais qu’on était chanceux, nous les nouveaux arrivants, comme les vieux arrivants, comme les ceusses qui vivent ici depuis un siècle ou deux, de baigner dans une région qui fourmille d’activités et d’événements. Okay, il y a des gens qui voient le verre à moitié vide alors que les autres le considèrent à moitié plein, selon si t’es le genre à ne voir que ce qui va mal et à te voiler les yeux sur ce qui va bien.

Si je me mets un instant dans la tête d’un vacancier qui débarque, il y a des grosses chances que je découvre une ville et une région qui ont beaucoup plus à offrir qu’il y a 30 ans. Cette région-là a changé. Elle s’est développée, culturellement et touristiquement. Les deux volets étant liés comme des frères siamois.

Le festival Songe d’été en musique, par exemple, n’a rien à envier au Domaine Forget, dans Charlevoix. Ici, de grands musiciens classiques, pour la plupart américains, viennent faire la classe aux élèves de tous horizons. Ce qui donne une série de spectacles de grand crû pendant toute une semaine en août.

Le Festival Saint-Zénon de Piopolis a ouvert la voie, dans ce domaine, grâce à la vision d’un homme venu d’ailleurs, Roger DesBiens. Les gens du comité culturel de Stornoway ont adopté une formule un peu plus modeste, cette année, avec de bons résultats, jusqu’à maintenant. À Lac-Drolet, toujours aussi discrète sur sa colline, la Maison du Granit s’éclate, cet été, avec des travaux d’aménagements architecturaux qui suscitent beaucoup de bons commentaires, là aussi.

Sans parler du nouveau dynamisme dans plusieurs autres municipalités du grand Mégantic. La région offre à peu près tout ce qu’il faut pour passer un été actif. Même les plages, même si celle de Baie-des-Sables à 8$ pour stationner son char, c’est pas winner ni pour les touristes ni pour les Méganticois! Chassez le chialage naturel et il revient vite au galop!

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