Oscar Brochu

L’art de se tirer dans le pied

Lire et écouter tous les propos au sujet d’une éventuelle entente finale pour le financement du Centre récréatif a de quoi décourager les gens de bonne volonté. Quand, du côté des municipalités qui n’ont pas encore signé un protocole quelconque, on en est rendu à penser à aller magasiner ailleurs, on se demande si la raison a encore sa place. Il me semble qu’à l’approche d’une nouvelle année, on devrait accepter de remettre certains faits en perspective.

Pour avoir arpenté pas mal de recoins du Québec, sans exagérer, on peut prétendre vivre dans l’une des plus belles régions. Tous les visiteurs le confirment. Par contre, la MRC du Granit se situe un peu à l’écart géographiquement et elle est faiblement peuplée, ce qui obligerait normalement à une plus grande solidarité pour progresser. Alors qu’à peu près tout ce qui nous entoure, Saint-Georges, Thetford, Sherbrooke, Coaticook a fusionné, on en est encore à l’ère du tiraillement. Aberrant par exemple que tout ce qui se trouve à l’intérieur de la voie de contournement ne fasse pas partie de la ville.
Sauf pour les propriétés strictement riveraines, une résidence ici vaut environ la moitié de la valeur d’une résidence comparable dans un plus grand centre urbain. Or, si rien n’avait été fait rien pour rendre le milieu plus attrayant, ce n’est pas la moitié mais beaucoup moins que vaudraient les maisons, faute d’acheteurs éventuels, comme c’est le cas dans certaines régions rurales du Québec.

Heureusement, envers et contre tous, les édiles méganticois ont osé prendre les devants. La réalisation du Centre sportif est une pièce maîtresse, mais il faut en plus ajouter les investissements pour le camping, l’OTJ, dans les parcs, à la gare centrale, les stationnements, sans compter la bibliothèque et le centre collégial à venir. Et, souhaitons-le, une salle de spectacle plus convenable...

Oui, avec la possible réfection de la rue Laval, il est normal qu’on s’alarme au sujet du fardeau de la dette que les quelque 6000 résidants de Lac-Mégantic devront assumer. Mais a-t-on réalisé que, une fois tout complété, même si la dette s’élevait par exemple à 30 millions de dollars, cela équivaut à peu près exactement à la seule valeur du Centre récréatif? Réalise-t-on que, de toute manière, presque tout ce qui s’est fait aurait dû l’être, et ce possiblement à un coût nettement supérieur, surtout si les taux pour les emprunts obligataires augmentent. Et c’est sans compter que nous avons été privilégiés par des subventions de toutes sortes.

C’est bizarre, depuis 42 ans que je suis ici, je n’ai jamais vu un projet faire l’unanimité. Pourtant aujourd’hui, qui regrette l’aménagement de l’OTJ, les améliorations au centre-ville, les parcs, le Centre récréatif  qui ne nous a pas coûté plus qu’un aréna qu’il nous fallait construire de toute façon?

On dit que la ville vit au-dessus de ses moyens, qu’elle est directive, qu’elle exige un taux de participation trop élevé. Heureusement qu’elle a été directive. Il est étrange, par ailleurs, qu’on ne lui ait jamais reproché les millions qu’elle a investis dans le parc industriel où une bonne partie de la main d’oeuvre réside à l’extérieur de la ville. Quant aux taux de participation, il est normal que le fonctionnement du nouveau Centre récréatif coûte plus cher que le Centre Mgr-Bonin.

Que dire aussi de l’industrie touristique qui, grâce surtout à tous les aménagements mentionnés, engendre déjà quelques dizaines de millions de dollars de revenus et soutiennent quelques centaines d’emplois.

Bref, l’esprit de clocher existe partout, mais on est dur à battre. On est loin de la concertation beauceronne. Si on mettait autant d’effort à être positif qu’à lésiner et à mettre des bâtons dans les roues à peu près pour tout, tous y gagneraient.

L’ensemble des contribuables canadiens et québécois ont fait un cadeau de 24 millions de dollars pour que les gens du coin se paient un joyau, joyau que bien des localités aimeraient avoir et qu’elles n’auront jamais les moyens de se payer. Soyons au moins responsables face à cet avantage parce que, quand on jase avec les gens de l’extérieur, c’en devient gênant.

Yvan Inkel

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