Une vie de rêve?

Celle avec qui j’aimerais jaser depuis longtemps est occupée sans bon sens. De la politique, elle en mange depuis qu’elle est toute petite. Paraîtrait qu’elle tient ça de sa mère, Marie-France, et de sa grand-mère, Yolande. C’est ce que m’a raconté son oncle Béland, confirmé par Madeleine Bélanger. Elle a cela inscrit quelque part dans son ADN, faut croire. De la politique active, elle en vit depuis de nombreuses années, bien qu’elle soit encore toute jeune. Elle fêtera son 30e anniversaire le 4 mai. Une date qui tombe sur un milieu de semaine, donc, pas une bonne idée de l’inviter à un party. Parce que, voyez-vous, Andrée-lyne Hallé n’a pas grand temps à elle. Même son ombre a eu de la misère à la suivre pendant la campagne de Justin Trudeau et davantage depuis l’élection de ce dernier.

Andrée-lyne éprouve du grand bonheur à presque partager sa vie avec le premier ministre du Canada, même si son travail aux communications représente une responsabilité énorme. Un travail qui ne lui permet à peu près pas de vie personnelle.
Selon ce qu’on raconte, c’est à Philippe Couillard que Justin a fait la grande demande, aussitôt sa victoire confirmée le soir des élections. Andrée-lyne l’avait épaulé et suivi durant toute la campagne. «J’ai besoin d’elle!», a signifié le PM à l’autre PM. En bonne militante libérale, Andrée-lyne a fait ses malles et quitté Québec pour Ottawa. Où elle a à peine eu le temps de les défaire, parce que tout s’est enchaîné comme dans le sillage d’un ouragan… Tournée européenne, petite visite de courtoisie à la Reine d’Angleterre, un feu roulant de rencontres internationales et de soirées mondaines jusqu’à un souper chez les Obama. Vie de jet-set? Quand on mange de la politique, bien rare qu’on prend le temps de goûter aux petites bouchées et aux canapés «fancy»! Pas dans ces circonstances-là, du moins.

Andrée-lyne mène la vie que sa grand-mère a rêvé de faire. Son premier mentor, Madeleine Bélanger. «Mentor c’est beaucoup dire, mais je suis très fière d’elle. C’est une fille très très brillante!», me dit-elle. C’est Madeleine Bélanger qui a initié Andrée-lyne aux coulisses de ce monde qu’est la politique, alors qu’elle était étudiante au cégep et qu’elle se cherchait un emploi d’été au gouvernement. «Le move que j’ai fait a porté fruit», se réjouit Madeleine, qui l’a vue évoluer dans un ministère d’abord, puis dans les cabinets politiques. Ceux de Jean Charest, de Pierre Moreau et de Carlos Leitao, entre autres.

À même pas 30 ans, elle a réalisé deux de ses grands rêves: le premier, travailler avec Justin Trudeau. Le deuxième, serrer la main à Barack Obama. Si la politique lui permet de rencontrer du grand monde, son métier d’attachée de presse offre aussi l’envers de la médaille auquel elle aura à faire face un jour ou l’autre, lorsque la lune de miel sera terminée. La vie politique est ainsi faite; mais elle a appris à bonne école. Les journalistes qui couvrent la colline parlementaire doivent trouver que le changement d’ère, celle d’Harper à celle Trudeau, a soufflé un vent de fraicheur au niveau des communications. Ils sont tombés sur une bonne personne pour faire le lien avec le bureau du PM.

Dans toutes les sphères politiques, il y a des tas de gens comme elle dont le travail consiste à travailler en coulisse pour faciliter la transmission du message entre les hautes sphères du pouvoir et les citoyens.

Un autre avec qui j’aimerais jaser ces temps-ci, un vieil ami, Klaus Spiecker. Depuis des lunes qu’il est parti vivre en Équateur, un paradis. À 86 ans, il tient la forme. Il «tenait» devrais-je dire, puisque je suis sans nouvelle de lui depuis le tremblement de terre qui a fait plus de 650 morts et des milliers de blessés, sur la côte du Pacifique. Il y a cinq mois, lors de son dernier courriel, Klaus vivait à l’hôtel Palmera Real, à Atacames. Entouré d’amies, comme en font foi les photos qu’il m’a envoyées. Atacames est éloignée de moins de 500 km de l’épicentre du séisme, la ville touristique de Pedernales. C’est loin, mais à voir les images qui nous parviennent de l’Équateur, les villes et villages le long de la côte ont été secoués.

Le silence Internet est peut-être juste dû aux problèmes de communications. Bien des infrastructures ont été frappées. En attendant des nouvelles de Klaus, il faut que je vous raconte que, jusqu’à tout récemment, le vieil homme aimait se baigner dans la mer chaque jour, comme il le faisait dans le lac Mégantic du temps où il habitait Notre-Dame-des-Bois. Un bon nageur, Klaus. Sur la plage, les habitants comme les touristes étaient surpris de le voir, presque seul, à faire ses exercices quotidiens, alors que les autres se contentaient du soleil et de la plage, sans trop d’efforts.

Au pied d’une région volcanique qui ne l’effrayait pas, s’attendait-il qu’un jour la menace vienne de plusieurs kilomètres de profondeur sous la mer?