Les conservateurs gagnent la «bataille de Thetford»

La circonscription de Mégantic-L’Érable est demeurée fidèle aux conservateurs de Stephen Harper. Les électeurs ont choisi de faire confiance au successeur de Christian Paradis, l’ex-maire de Thetford Mines Luc Berthold, en lui accordant une majorité réduite à 3441 votes, avec 35,4% des voix exprimées.
Le libéral David Berthiaume a réalisé une bonne campagne faisant monter son parti de la 4e à la 2e place, avec 28,1% des suffrages, alors que le néodémocrate Jean-François Delisle a terminé bon troisième avec 21,9%. La candidate du Bloc québécois, Virginie Provost, qui s’est faite plutôt discrète tout au long de la campagne, a tout de même obtenu 12,3% d’appui et le candidat du Parti vert, Justin Gervais, 2,2%. La candidate fantôme et le candidat poteau s’en tirent plutôt bien.

Luc Berthold n’a jamais vraiment été menacé. Il a même été déclaré élu après le dépouillement de seulement 25 bureaux sur 233, alors que sa majorité avait déjà dépassé le millier de votes sur son plus proche poursuivant, David Berthiaume. Le libéral et le néodémocrate ont été au départ presque nez à nez mais l’écart s’est agrandi à mesure que les bureaux livraient leurs résultats.

Sur les réseaux sociaux, surprise de certains observateurs qui avaient suivi de près les impacts de la tragédie de Lac-Mégantic sur les enjeux politiques plus locaux. «Mégantic qui vote conservateur, un peu le syndrome de Stockholm, non?» a partagé une abonnée sur Twitter.

Lors du débat sur la sécurité ferroviaire, sept jours avant le scrutin, le candidat conservateur avait été le seul hué par des membres de l’assemblée qui reprochaient l’inaction du gouvernement Harper dans le rehaussement des mesures de sécurité.

Les chefs ont-ils fait la différence? Stephen Harper est venu fouetter les troupes à Thetford Mines le 15 octobre, mais ne s’est pas rendu à Lac-Mégantic. Seul le chef du NPD, Thomas Mulcair, a fait le détour pour rendre visite à la mairesse Colette Roy Laroche le 16 octobre, avant de regagner l’Ouest, mais un peu trop tôt en matinée pour attirer les foules. Il ne s’est annoncé qu’à la toute dernière minute.

Le chef du Bloc, Gilles Duceppe, s’est défendu de ne pas avoir eu d’égard envers la tragédie de Lac-Mégantic en n’inscrivant pas Lac-Mégantic sur son itinéraire de campagne, alors que le Bloc avait déjà dans le passé fait élire deux députés dans l’ancienne circonscription, le dernier en liste Marc Boulianne en juin 2004.

Au matin du 20 octobre, sur la carte politique du Québec, Mégantic-L’Érable faisait figure d’un bloc bleu concentré sur la rive-sud du fleuve, de Lévis jusqu’aux frontières de l’Estrie.