Promotion sur les chargeurs et excavatrices

L’Écho dans la peau

Je l’ai dans la peau, mais cet emploi est arrivé au bout de son chemin. Assis sur la même chaise depuis trop longtemps, on dirait. Chaque membre de l’équipe, d’hier à aujourd’hui, est devenu comme ma deuxième famille. Claudia, ma binôme, avec qui je partage les actus depuis une trentaine d’années, Richard, le« jeune» qui s’ajoute, Danielle à l’infographie et Suzanne à la direction générale, deux sœurs un peu devenues les miennes! Line qui s’évertue à l’accueil à répondre aux problèmes de tout le monde et qui me sert mon café le matin et le chocolat chaud en après-midi. Mais ça ne vous regarde pas! Il y a Michel aux ventes qui a développé des liens familiers avec les annonceurs, Murielle qui joue avec les chiffres, ça la change du travail de création au Quartier artisan. Et l’avenir sous les traits de Karine, notre «leader de marché», «full» chargée de cette énergie que je n’ai plus.

 
Regard nostalgique tourné vers un lointain passé avec les journalistes qui se sont succédé, je pense entre autres à André Campeau, au milieu des années 80, «le grand Bellefleur» que je l’appelais, Yves, et à Nicolas Landry, que je regarde aujourd’hui sur RDS. Je pense à Marco, l’infographe, qui a été avec nous pendant une bonne vingtaine d’années, avant de se convertir en «gars de chars». Aux collaborateurs: Pierre Lebeau à la photo et à Jean Girard aux sports, qui surfe sur les décennies sans trop prendre de rides. À Pierre Poulin, un «archiviste» curieux qui déterre des trésors à travers ses nombreux livres d’histoires sur nos villages.

Je pense aussi à ces collaborateurs aux relations publiques qui ont contribué à fournir le matériel de presse officiel: Karine à l’hôtel de ville, ou encore Véronique à la MRC. À Marie-Claude au CSS des Hauts-Cantons ou Marie-Georges à l’ASTROLab.

Trop vieux pour commencer à suivre les sirènes des camions de pompiers, ou celles des véhicules de police. L’actualité va trop vite, on dirait.

Les outils de travail ont beaucoup évolué dans ce métier. L’écran de l’ordinateur qui prend de plus en plus de place sur le bureau, une dépendance de plus en plus grande aux plateformes qui te livrent l’essentiel de l’info dont tu as besoin. Quand ton métier occupe ton cerveau et s’infiltre sous ta peau, c’est ingérable. La retraite devient alors ton unique planche de salut. La curiosité de l’immédiat n’est plus là, comme elle l’était avant que Facebook/Meta ne bloque le signal des médias.
 
Vous aussi, les lecteurs, vous contribuez à écrire l’histoire. En participant à la correction des pages d’avis de décès, j’ai été à même de constater à quel point les gens apparemment sans histoire à raconter, peuvent être riches d’un récit de vie qui s’étire sur les générations d’enfants, de petits-enfants et d’arrière-petits-enfants.
 
À travers les décennies, j’ai couvert de nombreux débats publics, fusion municipale ou pas, l’utilisation d’un centre sportif qui se voulait pourtant régional… ou pas, les affres de la tragédie de 2013, qu’on a couvert malgré nos maigres ressources, et le projet de voie de contournement ferroviaire. Des débats nourris par des politiciens locaux qui font de leur mieux pour défendre les intérêts de leur monde. Des débats enrichis par les opinions des uns et des autres, des lanceurs d’alerte comme de simples citoyens ayant leur mot à dire sur les sujets d’actualité, toujours passionnants. De grâce, lecteurs engagés, ne prenez pas votre retraite et continuez d’alimenter l’équipe de l’Écho! Peu importe ce que les autorités vous diront à tous les paliers de gouvernements, les fonds publics qu’ils utilisent en votre nom sont les vôtres. C’est votre argent! Ne craignez pas d’exiger d’eux une plus grande transparence dans les dépenses. Sans cette transparence, c’est reconnaître que votre avis compte pour si peu, en autant qu’ils puissent utiliser vos impôts et vos taxes comme bon leur semble. N’hésitez pas à déranger, à bousculer, à faire sentir votre présence. À questionner. À dénoncer les injustices. À revendiquer.
 
L’Écho est un média de proximité. Et comme tel, il risque de vous coller à la peau vous aussi. Un «point d’ancrage» où de grandes et de petites batailles sont racontées, semaine après semaine. Et comme pour tous les médias locaux, l’hebdo doit braver les tempêtes! Quitte à intégrer un groupe de presse aux reins plus solides que les nôtres, face aux bourrasques économiques que l’on prend en pleine gueule. Je parle du groupe icimédias qui a pris l’Écho sous son aile au printemps 2024. Une protection en quelque sorte face à toute tentative d’intimidation. Parce qu’il y en a, parce qu’il y en a toujours eu d’une certaine façon. Ce qui fait la beauté des choses, c’est qu’en dépit de ces tentatives de contraintes extérieures sur le débat et l’opinion publique, l’Écho, une si petite équipe, a tenu bon.

Et peut-être assisterons-nous dans quatre ans au 100e anniversaire du journal, avec les plus courageux qui restent en poste. Souhaitons-le!

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1 commentaire

  1. André Campeau

    Bonne retraite Rémi ! Quel plaisir se fut de commencer ma carrière avec toi et d’avoir pu te lire jusqu’à aujourd’hui. C’est le temps de penser un peu, beaucoup à toi ! Au plaisir !

    Répondre 2025-03-01
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