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Voyage dans l’univers d’un couple afriquois
Jay Naidoo et Lucie Pagé, en pleine campagne dans leur maison de Notre-Dame-des-Bois.
Pour l’écriture de son livre D’amour et de révolution – Un couple, deux continents, trois décennies, Lucie Pagé a bien profité de l’été dans son point d’ancrage champêtre à Notre-Dame-des-Bois, au pied du mont Mégantic, où elle passe une partie de l’année avec son mari Jay Naidoo. Et des relations au quotidien avec «Loulou», sa mère, en résidence à La Patrie. L’autre partie de l’année se passe en Afrique du Sud, son pays d’adoption depuis plus de 30 ans.
Ici comme là-bas, Lucie au bras de Jay ne passe pas inaperçue. Notes blanche et noire inséparables comme sur le clavier d’un piano. Elle, plus effervescente, lui, l’unilingue anglais, au passé de militant en lutte contre l’apartheid, plus réservé. «Mais il comprend tout ce qu’on dit en français», jette d’un clin d’œil amusé sa belle-mère Loulou, du haut de ses 86 ans. Jay est bilingue à sa manière, corrige Lucie, «anglais et zoulou.»
Le métier de journaliste correspondante en Afrique du Sud pour Radio-Canada, amorcé à la libération de Nelson Mandela, a conduit Lucie à écrire plusieurs livres et recueils depuis Mon Afrique, paru en 2001, jusqu`à Marie-Lumière en 2021, en passant par Encore un pont à traverser (2010), Demain, il sera trop tard (2014) et Sexe, pot et politique en 2016. Trente ans de vie à deux et encore la même question à répondre au courrier de ses lectrices: comment font-ils pour marier leurs races, religions, traditions, cultures et langues? À quoi peut bien ressembler le mariage d’une journaliste farouchement indépendante et d’un révolutionnaire tout aussi farouchement indépendant? Deux électrons libres unis à un même noyau.
La réponse bientôt, puisque D’amour et de révolution, publié aux éditions Druide, sort en librairie le 11 septembre, avec un lancement régional le 15 septembre, pour tous sur réservation (France Normandin au 819 583-6311 ou francenormandin@hotmail.com), à Notre-Dame-des-Bois, au 35 rue de l’Église. Dans ce nouveau livre, Lucie a laissé Jay s’exprimer, puisqu’ils ont tous les deux contribué à apporter des réponses à des pans de leur vie qu’ils livrent aux lecteurs avec franchise et humour. Même dans les moments où le danger les guette en Afrique du Sud, où l’apartheid existe toujours, de façon moins institutionnalisée. Lucie et Jay sont des gens ordinaires, qui vivent des histoires extraordinaires.
Lucie transformée
Un café sur la galerie, un beau dimanche ensoleillé. Jay est en voyage et ne rentrera que dans quelques jours. Shanti, leur fille, est de passage. Elle s’apprête à s’envoler pour le Royaume-Uni. L’ancienne maison de l’oncle de Lucie, Claude Grondin, qu’elle a fini par acheter, lui sert de pied à terre, sous la protection du mont St-Joseph, accessible à quelques enjambées. De l’autre côté de la clôture arrière, des vaches broutent l’herbe, sans trop faire de cas de ce couple de voisins insolites.
Deux choses que la vie lui a apprises en prenant soin de sa mère et de l’ami de sa mère, durant sept mois, en pleine pandémie de COVID 19: «Une, la patience. Je ne suis pas née avec le gène de la patience, ça me manquait… La deuxième leçon de vie, c’est la valeur du temps. D’une minute et même d’un instant!» Avoir laissé sa famille, son travail, tout pour être aux côtés de sa mère: «parce que c’est un amour inconditionnel que j’ai pour ma mère. Je lui disais : Loulou, je suis là avec toi, je ne peux pas manger pour toi, mais je peux te dire quoi manger. Envoye Loulou, un pas pour Mandela. J’en parle dans livre, c’est important de parler de ces choses-là!»
Lucie se confie sur ses expériences avec les plantes médicinales autochtones, avec le shamans, les sangomas… Sa vie transformée en 2007 après une visite, chez une «thérapeute» qui parle avec les morts. «Ma vie a changé ce jour-là. Okay, y’a autre chose! Des choses, j’ai l’impression, qui m’avaient été cachées durant toute ma vie. Et c’est là que mes recherches ont changé! J’ai comme plongé dans un nouvel océan, l’océan de l’inconnue, des autres dimensions!» Exemple, les plantes médicinales comme l’ayahuasca.
Au cours de sa vie aventureuse, la digne fille de Loulou s’est retrouvée en présence de toutes sortes de gens tels «Mandela, Castro, Kadhafi, Clinton, Arafat, le dalaï-lama, Desmond Tutu, Mitterand, Lula, Céline Dion, plein de scheiks, de chefs, de présidents, de rois et de reines.» Elle écrit dans le prologue: «des princesses aussi, dont ma bonne amie Esmeralda de Belgique qui ne fait pas princesse du tout, soit dit en passant. Elle est journaliste et écrivaine comme moi.» Et a participé à d’innombrables conférences et événements sur les femmes, l’environnement, la jeunesse, la santé, la justice sociale, un peu partout dans le monde.
Jay Naidoo est une énigme, ici, tout le contraire de son chez lui, là-bas. N’empêche! «J’ai toujours pensé que je mourrais à trente-six ans. Avec le genre de vie que je menais dans la lutte pour la liberté, ç’a aurait été possible. Cela a failli se produire à plusieurs reprises. Mon nom a figuré sur plusieurs listes de personnes à abattre pendant la lutte pour la liberté. Mais je n’avais pas peur, la croyance en la réincarnation faisant partie de nos convictions spirituelles familiales», écrit-il dans le prologue. Lutte pour la liberté, mais aussi, dès l’âge de 20 ans, des portes qui s’ouvrent sur la spiritualité, les rituels hindous, le sentiment d’être une grande âme, héritée des valeurs modelées par sa famille, originaire de l’Inde, sur des générations. Convaincu que le voyage de la vie se fait au service des autres. «Déjà, en naissant, j’étais un crime, à cause de la couleur de ma peau. Et dès l’âge de quatre ans, une tempête s’est levée en moi. L’insoutenable blancheur de l’être imposait son veto à mon existence, décidait de mon lieu de résidence, de l’école, du bus, du train, du parc, de la plage, du cinéma que je pouvais fréquenter. Même de l’emploi auquel je pouvais accéder.» Des pans de vie qui se lisent comme une grande aventure.
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