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La gériatrie sociale, pour une communauté plus bienveillante
L’infirmière auxiliaire Marie-Pier Bouffard, en visite chez l’octogénaire Gemma Bernier, qui vit de façon autonome à domicile malgré ses maladies chroniques. (Photo Étienne Brière)
Grâce au projet de gériatrie sociale du Service d’aide à domicile (SAD) du Granit, des aînés vivant à domicile peuvent conserver leur autonomie plus longtemps en raison d’une intervention précoce. En agissant dès les premiers signes de vieillissement accéléré « on peut vraiment éviter la cascade de complications qui va entraîner une grande perte d’autonomie et renverser la vapeur », partage Marie-Pier Bouffard.
Infirmière auxiliaire et coordonnatrice du projet de gériatrie sociale dans le MRC du Granit, Marie-Pier Bouffard agit également à titre de navigatrice. Ce rôle, qu’elle partage avec une autre infirmière auxiliaire, en est un de trait d’union entre l’aîné, le réseau de la santé et les organismes du milieu pouvant répondre à ses besoins. Les visites à domicile de la navigatrice sont précédées d’une demande d’une «sentinelle».
Les sentinelles en gériatrie sociale ont reçu une formation gratuite de trois heures leur permettant notamment de distinguer les indices de vieillissement accéléré du vieillissement normal. Depuis le début du projet, en 2022, près de 350 personnes ont reçu cette formation. Ces dernières sont issues du grand public, de ressources communautaires, d’entreprises privées, du milieu municipal et du CIUSSSE.
« Il est important d’éduquer la population parce qu’on veut une communauté bienveillante autour des aînés, des gens capables d’observer des changements soudains. On banalise trop souvent les indices de vieillissement accéléré. Ces indices peuvent cacher une problématique de santé, comme de l’anémie, une dépression, ou une pneumonie » fait valoir Marie-Pier Bouffard.
« Le danger avec le vieillissement c’est que les problématiques de santé se présentent de façon atypique. Par exemple : chez un aîné qui fait une infection urinaire, l’urine ne sera pas plus concentrée, il n’y aura pas de douleur. Mais la personne va se sentir faible, perdre l’appétit et même devenir confuse. C’est dur de déceler tout ça si on se fie uniquement aux symptômes typiques », communique Mme Bouffard, ajoutant qu’en mettant les signes observés sur le compte de la vieillesse, « on peut passer à côté d’une opportunité permettant d’intervenir adéquatement auprès d’eux ».
Une fois au domicile de l’aîné, la navigatrice dressera un bilan complet, identifiant à la fois les facteurs de risque (mobilité, nutrition, élimination, état cognitif, sommeil… ) et les facteurs de protection (accès aux services, domicile sécuritaire, proches aidants, loisir… ).
« On va creuser de A à Z. Une chose perturbée peut amener une cascade de complications. Une incontinence urinaire entraînera moins de sorties, la personne deviendra plus sédentaire, ce qui peut nuire à sa mobilité et à son humeur, amener des problèmes d’insomnie, une perte d’appétit », cite l’infirmière auxiliaire, ajoutant qu’un simple ajustement de médication peut parfois permettre une rapide récupération. Tout comme mettre un aîné qui n’a plus envie de cuisiner en communication avec un organisme qui offre des repas. « L’alimentation est la clé du succès; on vient répondre à un enjeu qui aurait pu précipiter la personne vers une perte d’autonomie. »
Supporté par la Fondation AGES, le projet de gériatrie sociale du SAD du Granit bénéficie aussi du soutien d’une ressource clinique du CIUSSSE, pouvant au besoin aider les navigatrices à orienter la personne aidée dans la bonne direction. Une collaboration précieuse lorsque certains dossiers se trouvent en « zone grise », indique Mme Bouffard.
Jusqu’à maintenant, le projet de gériatrie sociale du SAD du Granit a permis de répondre à 913 alertes, 80% d’entre elles concernant des personnes inconnues du réseau de la santé. «C’est signe qu’avec la prévention qu’on fait, on arrive à repérer les besoins à temps et à éviter des complications, en plus de participer activement à désengorger le réseau », transmet la navigatrice.
Cette dernière considère que toute personne devrait suivre la formation de sentinelle, pour être elle-même à l’affût de ses propres indices de vieillissement accéléré en plus de contribuer à bâtir une communauté plus bienveillante. Pour s’inscrire à une formation en présentiel, on contacte Marie-Pier Bouffard au 819 583-2550, poste 710. Il est aussi possible de suivre la formation en ligne en visitant le site de la Fondation AGES, via geriatriesociale.org.
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