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Le nerf de toutes les guerres locales
Un chapitre est clos. La Ville de Lac-Mégantic et la municipalité de Nantes sont redevenues de bons voisins, sans trop pousser à la familiarité, après des mois et des mois de tergiversations autour de l’entente portant sur l’utilisation du Centre sportif Mégantic par les familles nantaises. La hache de guerre a été enterrée par les élus des deux conseils, preuve que la menace de sécession du secteur Laval Nord a finalement été prise au sérieux et que le refus de compromis de la Ville aura finalement été payant.
La poussière retombée, apprécions le temps d’une paix avant la prochaine bataille. Parce qu’il y en aura d’autres. Avec Marston et ses 664 habitants en première ligne? Pas vraiment. Même si les Marstonnais sont les seuls résidants de la première couronne à ne pas avoir signé l’entente, aucune dissension ne semble apparaître parmi la population locale. Marston n’en veut pas du Centre sportif Mégantic à ce prix! Et pas de la bibliothèque non plus! Alors, tant pis!
Petit retour en arrière, arrêtons la bande en 2007. Cette année-là, la Ville de Lac-Mégantic avait réuni des «sages» de tous les secteurs d’activités pour qu’ils esquissent leur vision d’avenir, en somme leur projection de ce que serait idéalement devenue cette ville… en 2017. Que développer sur une période de 10 ans pour que Lac-Mégantic puisse se donner un avenir prometteur? La condition première: atteindre une population de 8 000 à 9 000 habitants. Un seuil minimum pour espérer atteindre et maintenir une situation financière compétitive.
Il y a peu de chance que le projet de fusion revienne sur la table d’ici quatre ans, à moins d’un revirement spectaculaire, et peu de chance, avec la tendance au vieillissement, que la population de Lac-Mégantic connaisse un boum de natalité digne des années 50. On n’ouvrira pas de pouponnière dans les résidences pour personnes âgées. Avec les paramètres actuels, le défi pour les prochains élus de Lac-Mégantic sera de taille: tenir compte des enjeux financiers et du lourd fardeau fiscal sans renoncer pour autant aux projets de développement pour lequel on investit beaucoup d’argent en prospection et en promotion.
La prochaine bataille risque plutôt d’être celle engagée par les contribuables eux-mêmes, de toutes municipalités confondues, pour éviter de se faire plumer. La scène de l’affrontement, le champ foncier! Les valeurs foncières sont à la base de toute la taxation municipale, de la même manière que nos revenus déterminent le taux d’imposition pour les gouvernements provincial et fédéral. Et comme tous les paliers de gouvernement, y compris les MRC, doivent composer avec des budgets de dépenses à la hausse, et que les payeurs de taxes et d’impôts en assument la plus grosse part de la facture, vaut mieux ne pas songer à la retraite trop vite! Travaillez encore plus fort pour payer votre dû à tous les gouvernements confondus.
En 2012, les 20 municipalités de la MRC du Granit ont géré des millions et des millions de dollars en budgets, dont 6,2 millions ont été transférés à la MRC du Granit. C’est le prix à payer, semble-t-il, pour se sentir maîtres chez soi et être administrés par les autres en bon père de famille!
Et qui détermine les valeurs foncières? La firme d’évaluateurs mandatée par la MRC pour faire l’exercice dans chaque municipalité, aux trois ans. Vous n’êtes pas satisfait du calcul de la valeur de votre propriété? Vous croyez qu’elle a été surévaluée? Que les évaluateurs agréés ont mal fait leur job? Que vous payez plus cher que vous devriez? À vous de contester devant un tribunal administratif. Et c’est là, justement, que la colère gronde de plus en plus. Un grondement sourd pour l’instant, mais qui ne présage rien de bon. Le sentiment, pour certains, de se sentir floués parce que l’expert a un peu trop «soufflé» l’évaluation de votre propriété, s’est soudain transformé en rage quand le tribunal administratif a refusé d’entendre la voix de la raison.
Dans les prochaines semaines, on reviendra sur des cas particuliers de propriétaires frustrés qui en ont perdu tous leurs moyens devant le magistrat qui entendait leur cause. Qu’est-ce qui les a amenés là? Un calcul d’évaluation qu’ils ont contesté. Règle générale, les propriétaires qui perdent le sommeil après avoir lu que leur fiche d’évaluation s’apparente à celle des luxueuses propriétés qui longent les rues d’Outremont ou de Westmount partent piquer une colère au bureau de la MRC puis obtiennent un ajustement à la baisse hors cour qui a l’heur de les calmer pour du court terme. Souvent, le combat sera à recommencer, peut-être pas à chaque année, mais pas loin!
Au-delà de cette procédure de règlement hors cour, il y a l’affrontement devant un tribunal administratif. Attelez-vous! Le jeu n’est pas gagné d’avance, comme en fait foi le témoignage de cet homme qui, de bonne foi, pensait détenir tous les arguments nécessaires pour faire pencher le président du tribunal de son bord à lui dans deux dossiers d’évaluation sur des propriétés, l’une située dans la MRC du Granit, l’autre dans celle des Appalaches. «Mes commentaires et mes documents se retrouvèrent presque tous coincés dans une même intervention et ce que je pouvais remettre au juge, il les regardait très peu et il les envoyait à la greffière. Face à cette attitude du juge, je me sentais frustré, désarmé et je n’ai pu présenter toute mon argumentation et celle que j’ai pu faire ne se retrouvait plus dans son contexte. En résumé, le juge (X) ne semblait pas intéressé à mon argumentation.»
La colère gronde, je vous dis !
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