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Matt, un combattant qui souhaite briser l'isolement des personnes trans
Matt en compagnie de la travailleuse sociale Élise Nault-Horvath.
Le mal de vivre, Matt l’a connu. Au point où il a voulu en finir. Aujourd’hui c’est derrière lui. D’introverti au point de se fondre dans les murs, le jeune homme de 20 ans est devenu une personne extravertie et très à l’aise de partager sa réalité. Celle d’un gars pris dans un corps de fille, qui assume pleinement son identité et souhaite ardemment briser l’isolement de gens comme lui.
Matt est une personne trans. S’il a fait son coming out il y a deux ans, c’est depuis toujours qu’il se sent «à côté de ses bottines». «Au primaire, je me faisais intimider parce que je m’habillais comme un garçon. Au secondaire, je ne m’acceptais pas et, comme je m’organisais pour passer inaperçu, les gens ne me voyaient pas.»
C’est en regardant un reportage télévisé que le déclic s’est produit. «J’ai compris que j’étais un gars pris dans un corps de fille. Ça n’a pas été facile… Je me suis dit, on est à Lac-Mégantic, comment les gens vont prendre ça? Comment mes amis, ma famille va prendre ça?»
Le chemin a été long avant qu’émerge la vraie nature de Matt. «La meilleure chose que j’ai fait dans ma vie c’est d’aller chercher de l’aide». La travailleuse sociale Élise Nault-Horvath, qui œuvre au sein de l’équipe de proximité, l’a accompagné. Ensemble, ils ont réalisé l’importance de briser l’isolement des personnes trans, de favoriser les échanges entre elles et de leur permettre d’avoir accès aux bonnes informations.
Rencontre le 9 novembre
«On se cachera pas qu’en région, on est davantage stigmatisé qu’en ville. Si au moins on peut se rencontrer, se soutenir entre nous, savoir qu’on n’est pas seul, c’est déjà beaucoup», transmet Matt. Mme Nault-Horvath informe qu’une intervenante d’Iris Estrie, organisme régional desservant diverses clientèles, animera une rencontre à cet effet à Lac-Mégantic ce jeudi 9 novembre. «Cette activité s’adresse exclusivement aux personnes trans, non-binaires (qui ne s’identifient à aucun sexe) ou en questionnement sur leur identité sexuelle. Afin de préserver la confidentialité, le lieu n’est pas publiquement dévoilé mais les personnes concernées peuvent me contacter au 819 583-0700 ou via le courriel enaulthorvath.granit@ssss.gouv.qc.ca, mentionne la travailleuse sociale.
C’est dans le cadre du volet Caméléon qu’est rendue possible la venue de l’intervenante d’Iris Estrie. Un volet qui a vu le jour en 2009, lorsqu’une personne trans a fait le constat de l’absence de service et de soutien dans la région. Le même qu’a fait Matt, qui a heureusement pu échanger avec d’autres personnes trans lorsqu’il fréquentait le cégep à Québec. «J’ai rencontré d’autres trans et ça m’a aidé à m’accepter, à faire en sorte qu’aujourd’hui, je n’ai vraiment pas de gêne à en parler. J’aime mieux qu’on vienne directement me poser des questions plutôt qu’on s’invente des réponses», transmet celui qui se fait encore dévisager et pointer du doigt en plus de susciter des chuchotements dans les endroits publics. «Je suis une personne normale, pas une bête de foire. Oui mon choix de vie n’est pas commun mais je suis un être humain quand même!», lance-t-il, souhaitant que son témoignage contribue à élargir les horizons.
Bientôt, Matt débutera un traitement hormonal suivi plus tard d’une chirurgie, dans le but ultime d’avoir un corps qui sera le reflet de sa véritable identité. Un choix qui n’est pas nécessairement celui de tous les trans, chaque réalité étant unique, précise Élise Nault-Horvath. Une problématique commune se dégage toutefois des échanges que Matt a eus avec d’autres personnes trans. «La question des toilettes publiques revient souvent. Si tu vas du côté du sexe que tu veux t’afficher mais que tu n’en as pas l’apparence, tu te fais regarder croche. Et tu n’es pas à l’aise non plus d’aller du côté de ton sexe biologique.» On peut supposer que le problème est d’autant plus criant chez les personnes non-binaires. À quand les toilettes non genrées?
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