Actualités
Culture
Opinion
Sports
À Transports Canada, une démission qui cause un choc
Luc-Alexandre Chayer
Le directeur du Programme d’infrastructure de Transport Canada pour l’Est du pays, Luc-Alexandre Chayer, a remis sa démission en milieu de semaine. Un événement qui secoue les élus locaux et l’ensemble des acteurs du projet de la voie de contournement ferroviaire, M. Chayer portant le dossier depuis 2018 auprès du cabinet du ministre des Transports.
À quelques heures d’intervalle, les maires Gaby Gendron de Frontenac, Daniel Gendron de Nantes et Julie Morin de Lac-Mégantic, ont été informés de la bouche même de M. Chayer, qui se trouvait à Lac-Mégantic depuis le début de la semaine. «On ne peut pas se passer de lui, ça c’est sûr», a commenté la mairesse Morin, jeudi matin. Mercredi après-midi, encore déstabilisée par le départ annoncé de M. Chayer, elle a rapidement rejoint la sous-ministre Stéphanie Hébert à Ottawa, pour lui exprimer ses inquiétudes et celles du milieu. «Personne n’a encore accepté sa démission», a confié Julie Morin, qui garde malgré tout espoir. «J’en appelle à ce que le politique intervienne pour, ce que j’en comprends, des enjeux à l’interne (du Ministère). Et c’est là que ça nous préoccupe. Je sens qu’il (M. Chayer) voudrait rester.»
Son vœu le plus cher, que Luc-Alexandre Chayer conserve le dossier ou, à tout le moins, que le poste soit confié à un Québécois sénior. La démission de M. Chayer suit de quelques mois celle d’un autre fonctionnaire québécois dans le dossier, Jean-Philippe Boucher. Les communications entre l’équipe de M. Chayer et le cabinet du ministre ne passaient plus, selon des informations en coulisse. La sous-ministre Hébert ne répondait plus aux appels du haut-fonctionnaire, dit-on. Encore il y a quelques jours, il était prévu que M. Chayer soit à Lac-Mégantic pour de nouvelles consultations publiques annoncées par le ministre des Transports Omar Alghabra. «Les séances publiques de consultation sont toujours prévues aux mêmes dates», assure Valérie Glazer, directrice des communications et des enjeux au cabinet du ministre. Selon la mairesse Morin, M. Chayer s’est voulu rassurant auprès du milieu. «Parce qu’il croit très fort au projet, il m’a assuré qu’il sera présent lors des consultations publiques de novembre», confie Mme Morin.
Difficile pour elle d’imaginer quelqu’un d’autre que M. Chayer pour porter le dossier, alors que c’est l’ancien ministre des Transports, Marc Garneau, en présence du premier ministre Justin Trudeau, le 11 mai 2018 à Lac-Mégantic, qui avait annoncé la création d’une équipe dédiée au projet, sous la direction de Luc-Alexandre Chayer. «Les liens de confiance qu’il a su créer avec la communauté sont précieux. Il allait s’asseoir dans la cuisine des citoyens. Il travaillait très fort. Je ne vois pas comment on pourrait s’en passer.»
Environ aux deux semaines, M. Chayer descendait à Lac-Mégantic passer trois jours à discuter avec les intervenants du milieu et les propriétaires touchés par le tracé de la future voie ferroviaire.
Le maire de Nantes, Daniel Gendron, a été le premier à contacter l’Écho, après sa conversation avec M. Chayer. Il a indiqué que le conseil municipal allait siéger mardi soir prochain (le 1er novembre) pour décider de la suite des choses. Quant à la municipalité de Frontenac, la seule à s’être officiellement opposée au tracé actuel de la voie de contournement ferroviaire, elle perd un interlocuteur essentiel avec qui le maire Gaby Gendron conservait des liens.
La mairesse de Lac-Mégantic aurait souhaité une action commune des trois municipalités. «Le maire de Nantes joue ses cartes seul», déplore-t-elle, ayant appris que Daniel Gendron a pris l’initiative d’écrire au ministre des Transports pour lui demander des comptes.
Les 14 et 15 juin derniers, Luc-Alexandre Chayer dirigeait une porte ouverte à l’OTJ, accompagnant l’ensemble des partenaires du projet. En entrevue à l’Écho, il avait alors affirmé: «Ce projet continuera d’être une priorité pour le gouvernement du Canada jusqu’à sa réalisation complète. L’acceptabilité sociale est au cœur du projet. Bien que la municipalité de Frontenac ait retiré son appui au projet, nous souhaitons poursuivre la collaboration et le dialogue avec les municipalités touchées et leurs citoyens pour mener à bien le projet. Le gouvernement du Canada est conscient des préoccupations soulevées par différents membres des communautés touchées par le projet. C’est pourquoi nous désirons réitérer que la future voie sera sécuritaire et que plusieurs mesures seront mises en place pour réduire les impacts environnementaux.»
Dans le cadre du budget fédéral 2022, une somme de 237,2 millions de dollars a été allouée à Transports Canada sur cinq ans pour la construction de la voie de contournement, le démantèlement de la voie existante et la mise en œuvre des mesures environnementales. «Les coûts totaux du projet ne sont pas disponibles pour le moment et ils seront partagés en temps opportun. Ils évoluent avec l’avancement des plans et devis actuellement en cours», disait-il alors.
Il ajoutait : «La prolongation de trois mois demandée par la communauté et récemment accordée à la période de négociation de gré à gré avec les propriétaires de parcelles de terrains nécessaires au projet, les saisons de construction au Québec ainsi que d’autres facteurs, feront en sorte que la fin de la construction de la voie de contournement ferroviaire ira au-delà de 2023. Les travaux de construction de la future voie sont actuellement prévus durer sur une période de 36 mois.»
À lire aussi
0 commentaire
- Le Sauro maintient sa 4e position au classement
- Simon Denizart: musique moderne et rafraîchissante
- Cérémonie du Jour du Souvenir
- La bibliothèque de Lac-Drolet fête ses 45 ans
- Guignolée et campagne des paniers de Noël
- Le maire de Lambton devant la Commission municipale
- Un rêve réalisé à 94 ans pour Jean-Guy Grondin
-
Pour aider, il faut toute une communauté
31 octobre 2024
-
Un gros chat noir
24 septembre 2024
-
Un devoir de mémoire et de vigilance
14 août 2024
{text}