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Le Chevalier : une solution à la «gentrification énergétique»

Claudia Collard 1 février 2024

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Le Chevalier : une solution à la «gentrification énergétique» - Claudia Collard : Actualités Immobilier

Le chantier du bâtiment Le Chevalier devrait être complété en mai. (Photo Rémi Tremblay)

Répondant au besoin criant de logement abordable, l’édifice Le Chevalier accueillera ses premiers locataires le 1er juillet. D’ici là, on procédera à la sélection des occupants du bâtiment, qui sera doté d’une mixité de technologies uniques au Québec, destinées à réduire la consommation d’énergie tout en maximisant le confort.

Comptant sur la collaboration de nombreux partenaires, le projet sous l’égide des Chevaliers de Colomb de Lac-Mégantic est l’aboutissement d’un travail démarré il y a environ 9 ans, à la suite de la tragédie.

En plus d’une salle communautaire, le bâtiment comprendra 21 appartements, soit onze 3 1/2, huit 4 1/2 et deux 5 1/2. La gestion des loyers a été confiée à l’Office municipal d’habitation (OMH) du Granit. «C’est un travail qui a été de longue haleine; le projet a connu plusieurs versions avant de démarrer mais maintenant c’est parti! Le chantier devrait être complété en mai», se réjouit Benoit Vachon, membre des Chevaliers et du comité de suivi responsable du bâtiment.

Sur les 21 logements, dix seront à loyer abordable, correspondant à 80% du prix médian des loyers à Lac-Mégantic, variant entre 575$ et 785$ par mois selon leur taille et pour lesquels les locataires doivent répondre à certains critères. Les onze autres logements seront admissibles au programme de supplément de loyer, déterminé en fonction de certains paramètres, permettant à leurs occupants de ne débourser que 25% de leur revenu (voir tableau), le manque à gagner étant comblé à 90% par la Société d’habitation du Québec et à 10% par la Ville de Lac-Mégantic.

Les logements accueilleront une clientèle mixte, composée de personnes seules, couples comme familles. «Toutes les personnes admissibles seront recommandées au comité de gestion de l’immeuble», transmet Janot Gosselin, au nom de l’OMH du Granit. Les formulaires d’inscription doivent être acheminés au plus tard le 16 février, en vue d’une sélection qui sera complétée au 31 mars. Pour de plus amples informations, les personnes concernées peuvent contacter l’OMH via le courriel info@omhdugranit.ca ou au 819 583-2370.

Un modèle unique au Québec

Stéphane Vachon, responsable du bureau de coordination en développement économique de la Ville de Lac-Mégantic, rappelle que 118 logements, majoritairement abordables, ont disparu avec la tragédie et qu’à peine le quart de cette perte est comblée à ce jour, avec la construction du Concerto et de la Coopérative La Fontaine. «En plus de combler le besoin criant de logements abordables, Le Chevalier sera doté d’un mix de technologies uniques, tant au microréseau qu’à la grandeur du Québec.»

Développé par le Laboratoire des technologies de l’énergie (LTE) d’Hydro-Québec, à Shawinigan, ce mix énergétique vise à réduire la consommation d’énergie du bâtiment tout en maximisant le confort de ses occupants. Il comprendra notamment des panneaux solaires hybrides sur le toit pour le préchauffage de l’eau et la production d’électricité, des appareils avec accumulateurs de chaleur et des thermopompes.

«Grâce au projet de recherche qu’on va mener dans le bâtiment, on va pouvoir identifier des solutions qu’on pourra reproduire ailleurs au Québec. Ce volet participatif, qui va s’étendre sur environ trois ans, permettra de voir comment on peut optimiser la consommation d’énergie et comprendre l’expérience des consommateurs à l’endroit de cette technologie», explique Justine Langlois, chercheure au LTE.

«Ce projet s’inscrit dans la vision de la Ville de Lac-Mégantic sur la transition énergétique, adoptée dans notre planification stratégique suite à la tragédie. Au Québec, Le Chevalier est le premier et le seul bâtiment de cette qualité au niveau des performances énergétiques destiné à une clientèle aux revenus moindres. Un modèle qui permet de trouver des solutions à la gentrification énergétique», considère Stéphane Vachon.