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Irritants et enjeux de sécurité du transport ferroviaire
Conserver la voie ferrée à Lac-Mégantic ou construire une voie de contournement? Les opinions sont partagées depuis déjà plusieurs années. (Photo Claudia Collard)
Au-delà des statistiques présentées le 20 novembre dernier, l’étude de l’Institut national de santé publique (INSPQ) documentant les impacts psychologiques et sociaux en lien avec le transport ferroviaire, réalisée 10 ans après la tragédie de Lac-Mégantic, a permis de recueillir divers témoignages en lien avec le sifflement du train et le sentiment de la sécurité.
20 acteurs institutionnels ont été ciblés pour des entrevues semi-dirigées. Le rapport de l’étude de l’INSPQ commandée par la Direction de santé publique de l’Estrie mentionne que plusieurs ont discuté des sifflements de train, qui se produisent lorsque les convois s’apprêtent à traverser une intersection routière.
Dans le cas de Lac-Mégantic, quelques personnes rencontrées sont fortement dérangées par le sifflement seulement depuis la tragédie ferroviaire de 2013. « Je ne suis plus capable de l’entendre. Ça fait 10 ans qu’à chaque fois qu’il siffle, qu’à chaque fois qu’il crie, ça me dérange », confie un riverain de la voie ferrée. « Ça me rappelle tellement la tragédie où j’ai perdu trois proches. À chaque fois que le train siffle », indique une autre personne dans la même situation.
Environ 50 % des répondants résidant à Lac-Mégantic croient qu’il est assez ou très probable qu’un accident ferroviaire se reproduise. « Pour moi, ça va toujours demeurer une menace le train, une menace pour ma vie et pour la vie de mes enfants », témoigne un des participants aux entrevues semi-dirigées. D’autres expérimentent la peur d’un accident en raison des aménagements ferroviaires actuels ou à venir (avec le projet de voie de contournement), tels que les courbes, les pentes, les viaducs et les passages à niveau. Finalement, d’autres anticipent un accident, car ils ont perdu confiance envers les autorités responsables des entretiens et de la réglementation, comme l’explique cet acteur institutionnel : « La confiance envers cette compagnie de train n’est pas là. Et la confiance envers le pouvoir que le ministère des Transports a sur cette compagnie-là n’est pas là non plus. Donc, en gros, les gens disent : oui, effectivement, la voie est restaurée. La voie est sécuritaire, la voie pourrait supporter des convois qui vont beaucoup plus vite. Mais nous, on n’a pas confiance. »
La vitesse du passage des trains a été abordée par un bon nombre de participants. Dans la région de Lac-Mégantic, les convois transportant des matières dangereuses circulent à une vitesse de 16 kilomètres à l’heure (km/h) ce qui semble rassurer certaines personnes depuis la tragédie, comme ce citoyen d’une municipalité avoisinante : « Oui, c’est-à-dire que les convois sont limités en termes de vitesse. Donc ça, c’est quelque chose de rassurant, oui. »
Toutefois, une fois la voie de contournement ferroviaire en service, cette accommodation ne sera plus effective et la vitesse permise pour ce type de convois sera de 64 km/h (ou 40 mi/h) comme partout ailleurs sur le réseau. « Il faut comprendre que quand un train qui roule à
40 miles à l’heure déraille, il n’y a aucun wagon-citerne qui va résister à ça. Puis il passe à travers tous les rangs, toutes les places qu’il traverse, il y a des maisons. Les maisons, c’est à 75 pieds, 50 pieds de la track. Donc c’est sûr que si... Puis à 40 miles à l’heure, je ne sais pas si vous avez déjà vu quand qu’un train passe à 40 miles à l’heure, il passe assez vite », communique un résident de Frontenac.
Entretien des voies et inspection
Le sentiment de sécurité vécu par les citoyens de la région de Lac-Mégantic est également lié aux activités d’entretien de la voie ferrée et du respect des normes et des règlements. Un acteur institutionnel, natif de la région, signale : « Il y a de l’entretien qui a été fait et qui est fait encore. Je n’ai jamais vu autant de machinerie depuis la tragédie, qui sont venues vraiment faire les réparations nécessaires : ils ont mis de l’argent, refait les gros beams, ils en ont changé, ils ont mis du concassé, ils ont fait de bons travaux pour être un petit peu plus sécuritaire et je pense qu’ils ont réussi.
Or, malgré les investissements de la part de la compagnie ferroviaire, certains participants croient qu’il y a encore de la négligence quant à l’entretien des voies ferrées et les inspections. » Le fait qu’encore aujourd’hui certains clous de voie ferrée ne soient pas serrés et que les rails puissent monter et descendre lorsque le train circule sur des sols malléables semble appuyer la perception de vétusté du réseau chez des personnes rencontrées « , peut-on lire dans le rapport de recherche de l’INSPQ.
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