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Gabriel Filippi: du goût de l’aventure à l’engagement social

Gabriel Filippi: du goût de l’aventure  à l’engagement social  - Claudia Collard : Actualités  Gabriel Filippi

À l’âge de 11 ans, Gabriel Filippi prenait part à un voyage familial en Corse. «Cette expérience m’a ouvert une porte sur le monde». Quarante pays sur six des sept continents plus tard, le goût de l’aventure ne l’a jamais quitté. Cette passion à l’état pur, cet alpiniste engagé l’a généreusement transmise le soir du 26 septembre au Théâtre de la première scène de Marston.

La présence de ce Méganticois d’origine clôturait la Journée des Sommets samedi dernier. Lui-même prenait part à l’événement en gravissant pour la première fois le Mont Gosford «d’une hauteur de 1100 mètres!», a-t-il joyeusement signalé au début de la soirée, réitérant sa fierté d’être né dans la région. «Même si je suis parti d’ici très jeune, mes racines y sont toujours.»

C’est évidemment d’aventure que Gabriel Filippi a entretenu son audience, plus précisément d’aventure engagée. Pour celui qui est habité par la montagne depuis près de 15 ans, le plaisir de grimper est souvent associé à une cause humanitaire. Sa première tentative d’ascension de l’Everest, en 1999, était d’ailleurs inspirée d’une dure réalité. «Au Népal, les enfants peuvent marcher trois à quatre heures par jour pour se rendre à l’école.»

En 2002, par pur plaisir, ce grimpeur a choisi de faire l’ascension du Mont McKinley (Alaska), en totale autonomie. Refusant, par principe, toute aide offerte par d’autres alpinistes rencontrés sur le parcours. En chemin, il a rencontré une équipe d’Américains qui faisaient demi-tour. «Ils m’ont demandé si je pouvais apporter pour eux au sommet la photo du petit Conan, un enfant de deux ans atteint d’une grave maladie.» Son apport à l’activité de levée de fonds a pris d’autant plus de sens que Gabriel Filippi a dû demeurer quatre jours dans une grotte de neige, le temps que le blizzard s’apaise. Sans sac de couchage, ayant choisi de limiter ses bagages au strict minimum. «Il faisant environ -25 degrés mais je me disais que le petit Conan, lui, souffre tout le temps. Je pouvais bien endurer ça un peu.»

Gabriel Filippi a conquis l’Everest en 2005, une «expédition-mission» au profit d’un orphelinat de Katmandou. «Au départ, les participants de mon groupe avaient surtout des objectif sportifs. Certains voulaient se rendre au camp de base, d’autres gravir 5000 mètres…» Mais l’expérience les a transformés. Avant le départ, Gabriel leur avaient demandé d’apporter leurs bagages dans un seul sac, un second devant contenir vêtements et jouets ne servant plus. À la fin du voyage, ces dons ont été remis aux sherpas pour qu’ils en fassent bénéficier leur famille respective. C’est ce moment et la demi-journée passée avec les enfants de l’orphelinat que les participants retiendront comme les moments les plus précieux du périple.

Gabriel Filippi retournait sur l’Everest au printemps dernier en soutien à la Fondation des Canadiens pour l’enfance, œuvre destinée à promouvoir l’activité physique auprès des jeunes défavorisés. À la base, 1000 grimpeurs de partout sur la planète. À la fin, plus que trois personnes : un guide péruvien, lui et son caméraman. «J’avais un seul mot à l’esprit: résilience», partage-t-il, signalant que la décision de rebrousser chemin a été prise… à 400 mètres du sommet.

Sa prochaine étape consistera en l’ascension du Mont Vinson (Antarctique) en 2010, une expédition qui fera de lui une des quelque 200 personnes au monde à avoir relevé le défi de la Couronne des sept sommets, soit la plus haute montagne de chacun des continents. L’aventure prendra une forme d’autant plus particulière que Gabriel Filippi y sera en compagnie de son beau-père de 80 ans, qui a livré un inspirant témoignage, présenté sur écran géant dans le cadre de la conférence. Témoignage assorti d’une tout aussi inspirante citation: Un homme devient vieux lorsque ses regrets prennent la place de ses rêves.

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