Oscar Brochu

Tout un train de technologies pour traiter les sols contaminés

Tout un train de technologies  pour traiter les sols contaminés - Rémi Tremblay : Actualités

Avec le dégel qui débute, la zone incendiée du centre-ville deviendra bientôt un vaste chantier. Et commencera l’excavation des sols contaminés du secteur et leur traitement sur les plates-formes aménagées dans le parc industriel.

Dans les mois qui ont suivi la tragédie, en périodes de pointe, plus ou moins 550 travailleurs, professionnels et techniciens se sont retrouvés à plancher sur la crise environnementale et la réhabilitation du centre-ville. Le tiers sur les berges de la Chaudière, un deuxième tiers sur le site dévasté par le déraillement et un troisième composé de membres du personnel du ministère de l’Environnement qui sont intervenus pour réaliser des mandats de différentes natures à différents moments. Une vraie fourmilière! Place en 2014 au traitement des sols contaminés, avec la firme LVM, le plus bas soumissionnaire, et son train de technologies qui feront en sorte, du moins on le souhaite en hauts lieux, de réduire les coûts de l’opération et minimiser les impacts.

Le responsable du dossier pour le ministère de l’Environnement, Paul Benoît, se dit bien conscient que les mois à venir apporteront encore leur lot de surprises à sortir de terre, telle cette automobile complète déterrée sur la berge nord de la Chaudière, vestige de cette pollution dite historique, plus souterraine, mais il est aussi confiant qu’avant la fin de l’année en cours, le centre-ville aura retrouvé un semblant de normalité. «LVM a reçu toutes les autorisations requises au cours des dernières semaines. Le travail se fera dans le respect des normes environnementales», assure-t-il.

Sur les deux plates-formes aménagées dans le parc industriel, sur un terrain voisin de Tafisa, 75 000 mètres cubes de terre contaminée excavée de la zone d’impact attendent d’être «lavées». «Environ 85% de ces sols sont moyennement contaminés ou plus hautement contaminés. Un traitement physico-chimique est prévu pour une grande partie de ce volume.» Une opération qui consiste en un tamisage en plusieurs phases de séparation et un lessivage des sols pour en extraire les matières incompatibles. La source d’énergie principale serait l’électricité.

Une autre quantité équivalente de sols sera traitée biologiquement, avec des nutriments, tels l’azote et le phosphore. Il s’agit là des sols qui seront extraits du secteur incendié, de l’ancien Musi-Café, rue Frontenac, jusqu’au bord du lac, le long du corridor emprunté par la rivière de pétrole en flamme ! Un faible niveau de contamination déposée en surface.

Une troisième technologie, le traitement thermique, pourrait être utilisée pour les sols les plus sévèrement contaminés, ceux extraits l’an dernier du triangle noir, là où se sont produits le déraillement et l’empilement des wagons-citernes, mais aussi dans les secteurs de la crèmerie et de l’ancien Citron Vert, ainsi que le long de certaines portions d’infrastructures municipales, en périphérie de la zone incendiée.

Selon Paul Benoît, moins de 15% des sols excavés seraient destinés à ces fours alimentés par du mazout de type 3 et chauffés à des hautes températures. «L’idée d’avoir recours à de l’huile recyclée, c’est pour maintenir une température constante, sur une longue période de temps», explique-t-il. La firme LVM pourrait choisir d’utiliser cette technique en toute dernière étape du processus de décontamination.
«Il faut comprendre, ajoute-t-il, que toute cette opération représente pour LVM à la fois un défi technique et une super grande vitrine de visibilité comme enjeu commercial. D’où leur intérêt à bien faire les choses.» Le contrat signé avec le gouvernement du Québec stipule bien que le centre-ville devrait redevenir «opérationnel» dès décembre 2014. Le traitement des sols sur le site des plates-formes, lui, pourrait se poursuivre jusqu’en 2016-2017.

LVM doit, dans la mesure du possible, traiter toute la décontamination localement mais la firme a demandé et obtenu l’autorisation d’expédier des volumes de sols qui pourraient être jugés non traitables vers des sites d’enfouissement qualifiés par le Ministère, à l’extérieur de la région.

Et la qualité de l’air ?

Dès le mois de mai, le centre-ville sera redevenu un vaste chantier, un parmi la quinzaine qui sont prévus par les autorités municipales dans le périmètre du nouveau centre-ville. La principale tâche, terminer l’excavation des sols, pour encore un autre 75 000 mètres cubes environ. «Le scénario sera cependant différent de ce que les gens du secteur de la rue Villeneuve ont vécu l’automne dernier. Les opérations vont se dérouler sur cinq jours de la semaine, pendant quatre mois, à des heures normales. L’automne dernier, il avait fallu agir vite et tout le trafic avait été concentré en l’espace d’un mois.»

Avec moins de travailleurs simultanément sur le chantier, entre 100 et 120, incluant tous types de professionnels, sauf les employés de la fonction publique. Un apport économique local encore difficile à chiffrer.

À la mi-mars, le comité citoyen de la région de Mégantic s’interrogeait sur les mesures qui seront mises en place pour veiller à la qualité des milieux de vie autour du chantier de décontamination et de réhabilitation du centre-ville. Parmi les sujets d’inquiétude alors exprimés, les taux élevés de poussière soulevée sur le passage des camions roulant en direction des plates-formes d’entreposage et pouvant être nocifs pour la santé. Paul Benoît se veut rassurant: «C’est sans précédent un événement de cette ampleur-là, mais au Ministère on a choisi d’implanter un système de contrôle de la qualité de l’air», avec des stations de mesures qui leur permettront de réagir rapidement si les données recueillies soulèvent un problème pour la santé. «On finalise avec AECOM (la firme en charge de la surveillance des travaux) un plan d’intervention avec des mesures de santé et de sécurité sur le site même, la mise en place de mécanismes de surveillance en périphérie du site et sur l’ensemble du territoire de la municipalité.»

Les travaux se déroulent selon les échéanciers initialement prévus. Un seul inconnu, le genre de printemps qui va leur tomber dessus. Un temps pluvieux sur une période prolongée risquerait de retarder le chantier.

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