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L’art de tuer
Lorsque nous sommes arrivés à Lac-Mégantic, j’ai tout de suite été conquis par la ville et ses citoyens. Au centre-ville, je pouvais traverser la rue sans risquer de me faire écraser. Le piéton avait droit de passage tout comme dans la grande ville de Vancouver. De retour à la maison après une journée de travail, les automobilistes qui revenaient eux aussi d’une bonne journée de travail dans le parc industriel me cédaient le passage pour que j’accède à mon entrée.
Mais voilà qu’un train sans conducteur vient changer les choses. Il y a urgence de réparer le matériel détruit ou endommagé. Les citoyens sont laissés de côté, le temps que les choses s’arrangent qu’on disait. Pendant plusieurs mois, ma rue est polluée par des milliers de camions, certains sortaient sans doute d’un musée. Mais il y avait urgence qu’on disait. À la fin de cette première année ‘d’opérations’, la Ville s’est excusée aux résidents, et sans doute un peu plus à ceux qui demeurent sur la rue Villeneuve.
Le printemps suivant, les camions ont recommencé à circuler à la queue leu leu devant chez moi. Non seulement fallait-il vider les sols contaminés du centre-ville, mais il fallait refaire la rue Laval, en toute urgence, sinon, pas de subventions qu’on disait. Quelques mois plus tard, pour une raison ésotérique, les dernières maisons du centre-ville disparaissent. Alors, printemps 2015, les camions se succèdent avec une allure qui m’est rendue familière.
Mettons que tout ce que j’ai écrit était justifiable par l’urgence de la situation. Mettons. Mais ce qui me tue présentement ce sont tous les conducteurs de camions, automobiles, pick-up et motos qui n’arrivent pas à éteindre leur moteur. Une pollution inutile, gratuite et évitable.
J’ai tenté d’expliquer qu’ils sont 200 à avoir laissé rouler leur moteur avant eux. Rien à faire. J’ai droit à toutes les explications enfantines du monde. Souvent leur réponse démontre clairement leur ignorance de ce qu’est la pollution. On me dit que ça ne sera pas long. Deux cents fois par jour à raison de 3 minutes, ça fait 10 heures en continu. Mais la Ville possède un règlement qui autorise cette pratique. J’ai contacté le département de l’environnement de Lac-Mégantic et on m’a expliqué que le budget ne permet pas l’installation d’un panneau pour faire éteindre les moteurs (un panneau comme celui dans le stationnement de l’école Sacré-Cœur…). À la Sureté du Québec, on me dit qu’il n’y a pas de règlement qui s’applique, car il faut que toutes les municipalités de la MRC soient d’accord pour qu’on impose un tel règlement. C’est quand même étrange qu’on menaçait avec une contravention les automobilistes qui ne barraient pas leurs portes dans les stationnements de centre d’achat. Là, vous avez tout le kit complet. Le moteur roule, les portes ne sont pas barrées, et les clés sont offertes à tous les brigands en herbe qui souhaiteraient faire une petite balade.
Toute cette boucane et ce bruit d’enfer, mais bon, il y a urgence.
Serge Liard
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