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Émile Proulx-Cloutier et sa déferlante de mots

Tout est dans la manière, tout est dans les mots. Comme les formes et couleurs pour un tableau, les mots bien choisis ont ce pouvoir d’émouvoir et de laisser des traces. Ce don qui relève presque de la magie, Émile Proulx-Cloutier le possède indéniablement. Son spectacle Marée haute, présenté dimanche dernier à la Salle Montignac, s’est révélé une véritable déferlante, où l’intensité était palpable, tant dans le public que sur scène.
Chacune des pièces de musique ou de poésie a eu droit à de chaleureux applaudissements, à tel point que l’ambiance rappelait par moments celle des spectacles en plein air. Accompagné de quatre musiciens, l’auteur-compositeur-interprète a livré une prestation mettant à profit son talent de comédien, captant l’attention du public du début à la fin.
C’est au rythme des mots, déployés vivement ou posés solidement, qu’Émile Proulx-Cloutier a transporté les spectateurs dans un univers où la douleur et la peine s’amenuise par des moments d’éclats de rire. Comme quoi une dure vérité n’est pas un obstacle au bonheur. Comme quoi être heureux se passe d’insensibilité.
Puissante sa chanson Maman (adaptation de Mommy, Daddy de Marc Gélinas et Gilles Richer), qui raconte la perte de repères des peuples autochtones, précédée d’un vibrant poème rappelant les affres des pensionnats mis en place par l’homme blanc, pour «tuer l’enfant au cœur de l’Indien».
Plus qu’une enfilade de chansons, le spectacle Marée haute était monté en tableaux, la présentation des pièces ayant l’aspect de morceaux théâtraux, permettant cette plongée dans l’univers proposé.
C’est aisément qu’on «voit» la scène Retrouvailles, celle de d’un gars et d’une fille, 20 ans après la fin de leur cours secondaire. Ah oui pour vrai toi aussi, des soirs notre chanson te poursuit? C’tait-tu du vrai amour ou juste des étincelles? La mémoire est un DJ cruel. Un extrait qui dit tout. Son auteur sait ce qu’est la force des mots.
Malgré la profondeur de son propos, Émile-Proulx Cloutier a su faire la part belle à l’humour, en confiant son syndrome inexpliqué qui le porte à penser sans cesse à des jeux de mots. En reconnaissant aussi que tous les mots ne sont pas beaux et que certains sont si laids qu’ils devraient être exclus du vocabulaire. C’est le cas de «bru» mais aussi de «conjoint(e)», qui ne peut définitivement pas être chanté. Pour preuve, il simulera une chanson d’amour avec cet identifiant qui signifie «malencontreusement» la consécration de la vie de couple.
En tout début de soirée, Émile Proulx-Cloutier a décoché une flèche aux artistes qui demandent à leur public Est-ce que ça va bien?, sollicitant ainsi un «oui» tonitruant dès leur arrivée sur scène. Pour lui, le rôle du spectateur est simplement d’être présent et même d’en profiter pour enlever son masque social. Force est de constater qu’en bout de piste, cette recette de bien-être s’avère gagnante.
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