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Importante réorganisation au Village Harmonie
Avec ses quelque 175 résidents répartis dans environ 160 unités, le Village Harmonie a dû procéder à une importante réorganisation pour faire face aux différentes mesures édictées en lien avec la COVID-19. Depuis le 13 mars, la résidence pour personnes ainées a dû s’ajuster aux nouvelles règles gouvernementales, qui se sont resserrées de façon quasi quotidienne. «On se concentre d’abord sur l’urgence mais on est aussi en train de penser à des activités adaptées à cette réalité. Des loisirs qui vont permettre aux résidents de rire et de se changer les idées, de faire autre chose que de regarder les nouvelles à répétition», transmet la directrice générale Valérie Turmel.
Dès le 13 mars, des mesures de prévention de la COVID-19 ont été mises en vigueur au Village Harmonie, dont l’interdiction d’accès pour les visiteurs. «Par contre, des ressources, comme les infirmières du CLSC continuent encore de faire des visites pour prodiguer des soins aux résidants qui en ont besoin», mentionne Mme Turmel.
Depuis le 24 mars, les résidents ne peuvent plus sortir du bâtiment, conformément aux directives gouvernementales. «Ils peuvent prendre l’air sur leur balcon ou marcher dans les corridors, en respectant une distanciation de deux mètres. Comme la résidence est très grande, ils peuvent facilement faire de bonnes marches à l’intérieur. Dans les espaces communs, on a conservé seulement les meubles qui ne sont pas en tissu pour faciliter la désinfection. Il reste un seul salon ouvert, situé à l’entrée, où on a conservé uniquement six chaises, qui sont très fréquemment désinfectées», informe la directrice générale du Village Harmonie.
Depuis lundi, plus aucun repas n’est pris à la cafétéria de l’établissement, la distanciation de deux mètres étant impossible à réaliser. «On avait réussi à respecter la distance d’un mètre en déménageant des tables dans la salle d’activités à côté de la salle à manger. Mais à deux mètres, ce n’est plus réaliste». Les nouvelles règles ont donc commandé une importante réorganisation puisque les repas sont désormais livrés à la porte de chaque appartement. Un changement qui a notamment demandé du temps de formation pour les employés et la restructuration des menus.
Mesures de confinement
Afin d’assurer la sécurité des résidants et du personnel en place, un confinement de 14 jours est exigé à toute personne ayant dû se rendre au centre hospitalier. Une mesure qui prévaut aussi pour les employés. «Si je devais me rendre à l’hôpital pour mes enfants, ou même si mon conjoint devait y aller, je devrais être en isolement à la maison pour une période de 14 jours», cite en exemple Valérie Turmel. «On a une politique très stricte. Un employé qui a des symptômes comme la toux et la fièvre ne peut se présenter au travail. On ne prend aucune chance.»
L’isolement de 14 jours s’applique aussi aux «snowbirds» qui reviennent à la résidence. «Quand ils arrivent, on les accompagne, on s’organise pour qu’ils ne touchent à rien et on les conduit à leur appartement. C’est aussi le cas pour les nouveaux résidents. Comme pour tous ceux et celles qui sont en isolement, on prend leur température trois fois par jour. Et je les appelle pratiquement tous les jours pour voir comment ça va, s’il leur manque quelque chose, s’ils ont des symptômes qui sont apparus…»
En raison de ce branle-bas de combat, plusieurs employés font des heures supplémentaires, communique Mme Turmel. «On sait que tout le monde est un peu plus fatigué mais on a encore le cœur à l’ouvrage. Tous acceptent de faire plus d’heures, répondent présents malgré la situation. C’est admirable car, en plus de leur travail, ils sont aussi inquiets pour leur famille, leurs proches… Mais ça va vraiment bien, il y a beaucoup de soutien au sein de l’équipe.»
Toutefois, le moral des résidents du Village est à géométrie variable. «Certains nous félicitent pour les moyens mis en place et comprennent l’importance de ces mesures. Mais il y a des résidents que ça affecte beaucoup plus de ne pas pouvoir sortir, de ne pas pouvoir voir leurs proches», fait valoir la directrice générale, qui mise beaucoup sur la transmission d’informations. Qui passe notamment par la distribution de dépliants et communiqués dans les boîtes à lettres situées devant chaque appartement et par des messages verbaux. «Avant la fermeture de la salle à manger, j’y allais tous les jours pour informer les résidents des nouvelles procédures. On utilise maintenant notre système téléphonique, qui permet d’envoyer un message à toutes les boîtes vocales en même temps.»
Pour Mme Turmel, la sensibilisation auprès des résidants est primordiale. «On continue de leur dire que c’est pour leur bien, que oui c’est restrictif, sévère aussi, mais qu’il faut faire ça pour passer au travers. On comprend que certains sont plus affectés psychologiquement». En plus relayer de l’information du ministère de la santé et des services sociaux sur les stress livrant des outils sur l’anxiété pouvant être causée par la pandémie de COVID-19, l’animatrice aux loisirs, intervenante de formation, est disponible pour des rencontres en cas de besoin.
Autre mesure d’adaptation, la création de nouveaux quarts de travail pour faciliter la livraison de denrées aux résidants, par les familles, les épiceries et les pharmacies. Des étudiants sont embauchés les soirs de semaine et les fins de semaine pour s’assurer de la livraison dans les unités de logement. Un premier bénévole accomplit également cette fonction et d’autres devraient s’ajouter. «Ça permet d’assurer un service rapide. Et entre les commandes, les employés peuvent accomplir des tâches de désinfection.»
Encore ici, on a dû changer la procédure. Par mesure de prévention, les résidents ne peuvent plus accueillir leur proche pour récupérer les denrées. «C’était devenu très difficile de faire respecter les deux mètres de distance. Les résidents étaient contents de voir un membre de leur famille et avaient envie se rapprocher… En plus, le transfert de sacs d’une main à l’autre présentait un risque de contamination.» On a donc choisi de placer des bacs à l’entrée, qui sont ensuite distribués.
Après l’urgence
Maintenant que les mesures d’adaptation aux directives gouvernementales sont mises en place, l’équipe du Village Harmonie pourra se concentrer sur la mise en place d’activités de loisirs respectant les consignes préventives. «On a plein d’idées, comme le rumba-balcon quand la neige aura fondu et des activités pouvant se faire dans le corridor en respectant les règles de distanciation. On va aussi concevoir des feuilles d’activités: mots croisés, sudoku, mandala… On a par ailleurs créé une zone de quarantaine pour des DVD qui pourront être prêtés, désinfectés et prêtés de nouveau», cite en exemple la directrice générale du Village Harmonie, mettant l’accent sur l’importance d’apporter des moments de distraction dans un contexte où l’abondance d’informations télévisées sur la COVID-19 peut être source d’un stress important.
Aucun cas de coronavirus n’est répertorié au Village Harmonie, rassure Valérie Turmel. «Les résidants sont soutenus et ont tous les services nécessaires à leur bien-être; il ne faut pas que les familles s’inquiètent. Je les incite fortement à contacter les résidents pour les sensibiliser encore plus à respecter les consignes, pour prendre des nouvelles de papa, maman, grand-papa, grand-maman», termine-t-elle.
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