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Stéphanie Gagné lance un appel à l'effort collectif

Diagnostiquée positive à la COVID-19 le 22 octobre dernier, Stéphanie Gagné lance un appel à l'effort collectif.
Le 22 octobre, Stéphanie Gagné a réussi un test qu’elle aurait préféré échouer. Diagnostiquée positive à la COVID-19, cette infirmière de profession a pourtant toujours mis en application les diverses mesures de protection. Preuve que le virus est insidieux et existe réellement «qu’on y croie ou non», partage la principale intéressée. Oui ce résultat l’a bouleversée. Pas pour elle-même, mais pour toutes les répercussions que son seul cas a provoqué. D’où son message de sensibilisation lancé sur Facebook, partagé plus d’un millier de fois par les internautes.
«J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Non pas parce que j’ai peur d’avoir la COVID, mais bien pour toutes les personnes qui sont impliquées malgré elles», a-t-elle transmis. Télétravail pour son conjoint, école à la maison pour son fils, isolement préventif pour des collègues et patients à qui elle a prodigué des soins… «Ce n’est pas tout le monde qui a la chance d’avoir une bonne santé comme la mienne. Je souhaite de tout mon cœur ne pas avoir contaminé l’une de ces personnes vulnérables.»
Sa sortie sur le réseau social a été largement commentée, en public comme en privé. Son geste audacieux, mais qui se veut surtout un appel à la vigilance, a été salué la plupart du temps. «J’ai eu aussi des commentaires moins respectueux, auxquels je n’ai pas répondu. J’ai eu droit au «mouton»… Mais j’aime mieux avoir attrapé la COVID en prenant toutes les mesures sanitaires que d’avoir banalisé le virus. Qu’on y croie ou pas, le virus est là. Ce n’est pas parce qu’on se pense à l’abri qu’on ne l’attrapera pas. Si mon message peut faire en sorte que des gens vont faire plus attention, ce sera ça de gagné», partageait Stéphanie le 26 octobre, en entrevue téléphonique.
C’est par mesure préventive que cette Méganticoise a passé son test pour la COVID-19, à la demande la Santé publique, la présence du virus ayant été constatée dans une des résidences où l’infirmière à domicile prodigue des soins. «J’avais mal à la tête mais c’est tout. Mais on est tellement sollicités au travail que je ne m’étais pas attardée à ça. Je ne m’attendais pas du tout à un diagnostic positif.» Au moment de l’entrevue, d’autres symptômes se manifestaient. «Je vais bien, je ne fais pas de fièvre. J’ai eu mal à la tête et des douleurs musculaires mais ça s’est passé. J’ai encore le souffle plus court; je n’ai pas la capacité de faire un gros effort physique. J’ai aussi perdu l’odorat; c’est un peu le running gag parce que je me mets à tout sentir… Je mets mon nez dans ma tasse de café et je ne sens absolument rien, à part la chaleur sur ma peau. Mon goût est diminué mais encore présent; mes papilles sont des guerrières!», lance-t-elle en riant. Parce que oui, Stéphanie a conservé son sens de l’humour, une qualité bien connue de ceux et celles qui la suivent sur Facebook.
Cela dit, Stéphanie Gagné se considère privilégiée dans les circonstances. «Mon chum peut continuer à travailler de la maison et je ne serai pas non plus perdante côté salarial. Mais chez d’autres, la maladie peut avoir d’importantes répercussions sur le plan financier», fait-elle valoir, insistant sur l’importance des mesures sanitaires pour se protéger collectivement.
Son message touche aussi la surcharge des travailleurs de la santé. «Depuis plusieurs mois, je cherche par tous les moyens possible une façon de garder allumée cette fameuse flamme qui m’a fait choisir ce métier il y a 13 ans. Nous sommes plus de 78 000 infirmières au Québec. Si chacune perd sa lumière, je vous assure qu’il va faire froid cet hiver!», a-t-elle écrit sur Facebook.
«On ne se le cachera pas, la pénurie de personnel, ça date d’avant la pandémie. Au soutien à domicile, notre équipe était déjà fragilisée par un décès et un départ à la retraite. On a des postes vacants qu’on n’arrive pas à combler… Je parle du soutien à domicile mais c’est comme ça dans tous les départements», déplore Stéphanie Gagné. Ce qui la garde au front? L’ambiance au sein de son équipe de travail. «C’est ce qui fait que le matin on veut aller travailler, qu’on a le goût de se dévouer, de donner du temps, de faire des heures supplémentaires, parce qu’on sait que ça aide l’équipe.»
Il faut aussi dire que sa profession est pour elle une vocation. «J’adore donner des soins et j’aime beaucoup le contact humain. S’il y avait fallu que je sois confinée à la maison en mars, je pense que j’aurais été un cas de folie. J’ai besoin de contacts humains et le travail d’infirmière me permet de garder cette proximité là. C’est un peu ironique dit comme ça… Parce que c’est cette proximité qui fait que j’ai attrapé le virus…»
Bien que le contexte actuel rend difficile l’exercice de sa profession, Stéphanie demeure optimiste. «Oui j’ai espoir qu’un moment donné ça va changer. Ça prenait une pandémie pour remettre les pendules à l’heure. Si ça ne nous sert pas, je ne sais pas ce que ça prendra!»
D’ici là, un dernier message à la population. «Continuez de porter votre masque et de vous laver les mains, que vous croyiez ou non à la COVID-19. Si vous ne le faites pas pour vous, pensez que vous protégez une personne qui en a vraiment besoin.»
Ce lundi 2 novembre, Stéphanie était de retour au travail.
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