L’offre de services d’André Beaudoin dans les petites annonces: «Achetons et ramassons métaux de toutes sortes à débarrasser !» Plutôt que de tout jeter aux vidanges!
André Beaudoin, le fils de Jean-Thomas, se sent plus utile que jamais dans ce monde du tout-jetable. À la poubelle, même ce qui se vend à prix d’or sur des marchés bien ciblés. Son métier de récupérateur lui impose de surveiller les bords de rues, mais aussi la Bourse. L’indice TSX-500, entre autres. «Le marché, à l’heure actuelle c’est fou!» La demande pour les métaux est forte, tant l’acier, le cuivre et l’aluminium!
La récupération et le recyclage le font bien vivre, tout en étant pour lui un hobby. «Pour moi, c’est comme une chasse aux trésors; on ne sait jamais ce qu’on va trouver.» Son métier, c’est du sérieux. Sa réputation est faite, elle remonte au temps où son père tenait un commerce dans la récupération, dans le secteur Fatima. Pendant 40 ans, jusqu’en 2005. «Ce que mon père m’a appris, je l’ai transmis à mes enfants!» Dans ses mots à lui, c’est pas parce que tu ne sais pas qui a tué Christophe Colomb, que t’es pas capable de démancher un store! «L’enfant est manuel!», voilà la base de son enseignement.
André Beaudoin a été particulièrement actif au cours de la semaine du grand nettoyage en ville, la première semaine de mai. «J’ai sorti 30 000 livres de métaux !» Et la caisse enregistreuse a sonné. «Les gens jettent, mais tout a une valeur.» Le cuivre retiré de sa gaine vaut 5$ la livre. Plus que le double de ce qu’on lui offrait il y a quelques années.
Les métaux trouvent vite preneurs. «Les Italiens, à Montréal, appelaient cela de l’or noir!» Les Chinois, paraît-il, achètent le fil au complet, avec sa gaine. Tout est récupérable. Il existe un marché pour tout! Son expérience des «cours à scrap» lui ont appris plein de trucs. «Les catalyseurs de char valent plus cher que de l’or!» Ce qu’il récupère ne finit pas dans un site d’enfouissement quelque part!
À Stratford, ses activités sont appréciées de la municipalité. L’an dernier, il a mis à la disposition des résidents un conteneur qu’il est allé vider chaque lundi. «Le chef des services des travaux publics m’a dit : si nos taxes de vidange n’augmentent pas, c’est grâce à toi!»
Son inquiétude, à 55 ans, il voit bien qu’il n’y a pas vraiment de relève pour ce métier.
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