Lumineuse réflexion

Question de bien débuter cette nouvelle année, laissez-vous doucement porter par un texte empreint de chaleur et de bonté qui jase de notamment de veilleuses et de relations humaines. Vous le savez, tout est possible avec moi (ou presque).

 
J’ai toujours l’impression d’avoir été le même. Un petit gars devenu barbu (et paradoxalement, de moins en moins chevelu) qui se pose 1001 questions et qui remet tout en doute (pour le meilleur et pour le pire). Certains diront que j’aime aller au fond des choses alors que d’autres me compareront tout simplement à un petit paquet de nerfs tourmenté mais fort sympathique. Dans les deux cas, le résultat est le même: j’aime autant faire réfléchir que je réfléchis moi-même. Je goûte assurément à ma propre médecine avant de vous la proposer. Une médecine littéraire, une médecine dactylographiée.
 
Étant enfant, je me souviens d’avoir eu une peur bleue durant un certain temps qu’un méchant grimpe à l’aide d’une échelle jusqu’à ma fenêtre et fasse irruption dans ma chambre à coucher. J’ignore d’où m’est venu cette phobie qui me causait de l’insomnie… Possiblement d’un film que j’avais vu du coin de l’œil… J’ai toujours eu l’imagination trop fertile. D’un naturel proactif, j’avais pris l’initiative de demander à mes parents de coller ma toile de fenêtre comme il se doit aux boiseries du cadre à l’heure du dodo. Une armée de punaises s’affairait toute la nuit à protéger mon cocon fixant ainsi bien la toile en place. Logiquement, le truand n’y verrait que du noir et rebrousserait chemin (comme j’étais brillant, n’est-ce pas?). Afin d’apaiser mon esprit craintif, mon père et ma mère m’ont acheté de jolies petites étoiles que l’on collait sur les murs et qui brillaient dans la pénombre. Comme par magie, le temps que ma mère me lise une histoire, ces petites sentinelles d’un doux vert emmagasinaient de la clarté pour me guider dans les bras de Morphée avec leur douce lueur lorsqu’il faisait nuit. Sans aucune gêne, je vous avoue que ces petits astres m’ont réconforté durant de nombreuses années.
 
Par soir de grands vents ou de tempêtes hivernales, lorsque survenait une panne électrique, j’ai le souvenir très clair de mes parents agenouillés dans le corridor reliant ma chambre à la leur et à celle de mon petit frère. Avec le plus grand calme, ils allumaient de multiples bougies ça et là. À cet âge, j’étais un petit homme devenu assez grand pour comprendre qu’il ne fallait pas aller toucher cette flamme vacillante qui produisait de jolies ombres sur le mur. Devant moi se déroulait un joli spectacle. Tantôt une bougie à la vanille se produisait, tantôt au caramel… Je qualifierais ceci de mon ancêtre du cinéma où plusieurs sens sont sollicités. Un court-métrage paisible menant au sommeil y était projeté.
 
Lorsque je dormais chez mes grands-parents, un parcours entre ma chambre et la salle de bain avait été tracé. Ce dernier était parsemé de petites veilleuses que l’on branche dans une prise électrique. Chez mamie et papi, les multiples paliers de la demeure représentaient de véritables « enfarge-toi donc » pour les yeux semi-ouverts et les esprits endormis. Ayant toujours été un amateur de gadget du type « tel que vu à la télévision », mon grand-père avait acquis de petites lumières qui étaient dotées d’une pile lorsque l’électricité venait qu’à manquer. Honnêtement, j’ignore si elles provenaient véritablement de ces publicités télévisées, mais cela ne m’étonnerait pas. Je me souviens toutefois avec certitude qu’une lumière d’un blanc bleu quasi chirurgical émanait de ces dispositifs plutôt qu’une lueur d’un ton jaunâtre comme je les préférais. Comme quoi rien n’est absolument parfait… Plutôt pratique en cas de panne, mais un tantinet irritant pour l’œil. (Rassurez-vous, j’ai pardonné à mon grand-père son choix depuis le temps).

Ayant maintenant atteint le quart de siècle d’existence, je me réserve ces veilleuses près des cadres de porte et des escaliers, question de ne pas me retrouver plus vite qu’il ne faudrait à destination. Débouler des marches, je l’ai amplement fait de jour, alors, imaginez mon talent nocturne…
 
Dans l’obscurité la plus absolue que je réclame dorénavant pour mieux méditer avant de fermer les yeux, la seule lumière qui me guide vers le sommeil est celle que je porte en moi. À bien y penser, ce qu’il m’a rassuré durant toutes ces années de mon enfance, ce n’est pas nécessairement d’avoir une lumière près de moi. En toute franchise, ce qui m’apaisait par-dessus tout, c’est de savoir que celui ou celle qui l’avait allumée était tout près de moi. Que ce soient mes parents ou encore mes grands-parents, je savais que je pouvais compter sur eux en cas de grande détresse ou de petites terreurs nocturnes.
 
Étant adulte, j’ai l’incroyable privilège d’avoir entretenu de précieuses relations, de m’être bâti un entourage extraordinaire (qui est en constante évolution, soit dit en passant). Autour de moi, j’ai des gens incroyables auxquels je suis étroitement lié. Peu importe l’heure, je sais que je peux joindre mon monde. Il m’arrive de me lever la nuit et de regarder les étoiles lorsque mon sommeil est troublé par mes pensées. Vous serez d’accord avec moi, nous sommes au bon endroit pour contempler la galaxie dans toute sa grandeur, sa splendeur et ses mystères. L’esprit apaisé, je me recouche, serein, sachant que des humains plus que bienveillants assurent ma quiétude. Ce qu’il y a d’encore plus beau dans tout ceci, c’est que cette connexion lumineuse est mutuelle. Moi aussi, je sais que je suis celui qui rassure par ma présence quelqu’un d’autre qui n’est qu’à une porte dans le couloir ou encore un appel dans la nuit. Une telle paix d’esprit, ça ne s’achète pas en commerce de grandes surfaces comme une veilleuse… Cela se construit à travers le temps à grands coups de confiance et de petites attentions.
 
En 2025 comme pour les autres années à venir, je vous invite à incarner ou à continuer de représenter cette lueur qui fait la différence autant dans ces moments plus sombres que dans ces moments de grandes joies. Je nous souhaite de le bâtir ou de l’agrandir notre cercle de précieuses liaisons et si cela est déjà satisfaisant pour nous, faisons-nous la promesse que nous ne considérerons jamais l’une de nos sentinelles pour acquis. Laissons-nous sur cette réflexion. Une lumineuse année à toutes et à tous!

Jessy Grenier


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