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Accord sur le bois d’oeuvre: incertitude pour les scieries frontalières
Le député Luc Berthold et Nicolas Fontaine de la scierie Fontaine de Woburn, représentant de la Quebec Border Mill, qui regroupe neuf scieries frontalières.
Les scieries frontalières bénéficieront-elles encore d’un statut particulier lors du renouvellement de l’Accord sur le bois résineux en octobre prochain? Les neuf propriétaires de la Quebec Border Mill (QBM) craignent que non. Une telle situation aurait des impacts importants pour le développement de ces entreprises, dont les ventes du côté américain correspondent à 65% de leur production. Leur représentant, Nicolas Fontaine de la scierie Fontaine de Woburn, et le député de Mégantic-L’Érable Luc Berthold pressent les gouvernements canadien et américain d’exclure les entreprises concernées de toute contrainte à l’exportation.
Même si du côté américain on prétend le contraire, M. Fontaine signale que les pratiques commerciales des scieries frontalières n’ont pas changé depuis l’accord conclu en 2006. «Nos usines s’approvisionnent presqu’exclusivement des deux côtés des lignes sur des terres privées. Le bois est donc exclu de toute subvention». Par «subvention», le gouvernement américain fait référence au prix fixé par les autorités gouvernementales canadiennes pour les usines s’approvisionnant en terres publiques, ce qui n’est pas le cas en terres privées, où le principe de libre marché s’applique, à l’instar des États-Unis.
Durant une période d’un an qui prendra fin le 11 octobre prochain, les scieries bénéficient d’un libre échange sur le bois d’oeuvre. Passé ce délai, la QBM craint de se voir imposer des droits compensatoires, qui s’élèveraient à 27%. «On ne peut pas avoir une taxe de cette ampleur et penser qu’on peut être compétitif dans le contexte mondial d’aujourd’hui. Le bois qui va aux États-Unis ne provient pas seulement du Canada. On est en compétition avec la Russie, la Scandinavie, l’Allemagne…», décrit Nicolas Fontaine, signalant que ce contexte d’incertitude représente un frein aux projets d’expansion de son entreprise, qui emploie actuellement 65 personnes.
Sans compter que les scieries québécoises situées le long de la frontière canado-américaine s’approvisionnent majoritairement en territoire américain, soit dans une proportion de 65% précise Nicolas Fontaine. Une réalité qui assure aux propriétaires de forêts du Maine, du New Hampshire, du Vermont, de l’état de New York et du Massachusetts un marché plus compétitif, fait valoir Luc Berthold.
Selon ce dernier, le conflit tient ses origines d’une mauvaise perception de la gestion des forêts. « Il faut que le Canada en arrive rapidement à une entente globale sur le bois d’œuvre, sans négliger les scieries de la QBM. On doit s’assurer de tout mettre en œuvre afin qu’aucune limite ni droit de contingence ne s’applique pour les scieries frontalières. Nous demandons que les ententes à venir continuent d’exclure les scieries faisant parties de la QBM. L’industrie forestière est une part importante de notre économie québécoise. On doit en préserver la compétitivité», conclut le député de Mégantic-L’Érable.
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