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Le modèle de La Bouée partagé à l’étranger
Sylvie Morin, directrice de La Bouée.
À la mi-octobre, Sylvie Morin se trouvait à Valenciennes, en France, pour aborder l’approche québécoise en violence conjugale auprès d’étudiants de l’Institut régional des travailleurs sociaux (IRTS). La directrice de La Bouée régionale répondait à une invitation d’Agathe Breton, qui a choisi de traverser l’Atlantique pour effectuer un stage de six mois au sein de la maison d’hébergement.
En France, le Québec est vu comme un modèle dans le domaine du service social, incluant l’intervention en matière de violence conjugale. Mme Morin confirme qu’Agathe a été à même de constater cette façon de faire à La Bouée, durant son stage qui s’est déroulé de septembre 2015 à avril dernier, d’où son idée d’inviter sa directrice au colloque annuel de l’IRTS.
Alors que le modèle français fonctionne plutôt de manière hiérarchique, il en est autrement dans les maisons d’hébergement comme La Bouée. «Ici, tous les membres de l’équipe de travail sont sur le même pied d’égalité. Je suis toujours disponible, les filles peuvent me voir en tout temps. Si on veut travailler en rapport égalitaire avec les femmes, il faut d’abord le faire au sein de l’équipe. Au lieu de se distancer de la personne aidée, on dit plutôt qu’il faut être en alliance avec elle», décrit Sylvie Morin.
Elle poursuit que ce moment passé auprès des étudiants français à été riche en échanges. Mme Morin a aussi abordé les qualités requises pour œuvrer dans un milieu comme La Bouée. «Ici, les travailleuses sont avant tout choisies pour leur empathie. On ne va pas dans cette profession par hasard. Je n’ai jamais vu une travailleuse qui n’avait pas vécu une histoire en lien avec la violence conjugale. C’était aussi le cas d’Agathe. Pour les deux premières semaines de son stage, on lui a donné des lectures afin qu’elle comprenne bien la problématique. Ce temps lui a permis de se rendre compte qu’elle avait déjà connu la violence dans une relation passée.» Agathe a pu livrer son histoire dans une vidéo sur la violence amoureuse, qu’on peut visionner sur le site labouée.com sous l’onglet «réalisations et événements».
Pour Mme Morin, cette introspection est essentielle afin d’aider les femmes victimes de violence conjugale. «On tient des rencontres d’équipe, on apprend à nommer nos affaires. Il faut être solide au départ. Agathe a été complètement intégrée à l’équipe. Elle s’est vraiment attachée à la place. À Valenciennes, elle est un peu vue comme une star. Selon moi, elle est un agent de changement; on ne peut pas avoir meilleure ambassadrice, pour notre région et pour les maisons d’hébergement. On a semé une graine importante», conclut Mme Morin.
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