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Le développement industriel passe par le gaz naturel
La mairesse de Lac-Mégantic Julie Morin, l’industriel Gilles Pansera, la préfet Marielle Fecteau et le président de la SDEG Béland Audet.
Le gaz naturel est un incontournable au développement industriel et économique du territoire granitois. C’est ce qu’affirment d’une même voix les représentants de la MRC et de la Société de développement économique du Granit (SDEG) rencontrés lundi. Ces derniers souhaitent ardemment que le prolongement du réseau fasse partie des projets priorisés par le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles dans le prochain budget provincial, qui sera adopté le 27 mars.
La préfet de la MRC du Granit, Marielle Fecteau, relate que les démarches de la SDEG auprès d’Énergir (anciennement Gaz Métro) ont repris l’an dernier et que des représentants de l’entreprise de distribution de gaz naturel étaient de passage ici en janvier pour rencontrer industriels et représentants des milieux municipaux et institutionnels.
Le 2 février, Mme Fecteau et le directeur général de la SDEG, François Chalifour, se rendaient au bureau de la sous-ministre de l’Énergie pour le dépôt officiel d’une demande de prolongement du réseau de gaz naturel afin d’alimenter tout le territoire de la MRC du Granit. «Dans les deux semaines qui ont suivi, des ingénieurs d’Énergir sont venus rencontrer les représentants industriels et institutionnels pour valider leurs besoins. L’histoire a commencé ainsi et on veut qu’elle se termine bien, qu’on fasse partie des cartons du prochain budget provincial», communique la préfet.
«Pour le développement de la région, le gaz naturel est super important en 2018. C’est une ressource dont on a besoin pour développer notre parc industriel. Elle a un net avantage au niveau de la fiabilité; le gaz naturel est capable de fournir ce qu’on appelle la charge de puissance de base, qui est la capacité à produire de l’énergie sans arrêt, jour et nuit, même en cas de panne électrique. C’est un mode d’alimentation complémentaire à l’électricité» explique Béland Audet, président du conseil d’administration de la SDEG.
Sur le plan pratico-pratique, «le gaz naturel offre la commodité d’une chaleur instantanée, ce qui en fait le meilleur choix au niveau de l’énergie. Les industries manufacturières utilisent également cette énergie lors de divers processus, par exemple pour le séchage du bois», ajoute M. Audet.
En moyenne de 50% inférieur à l’huile de chauffage et correspondant au tiers du coût en électricité, le gaz naturel est par ailleurs moins onéreux que l’électricité produite au moyen des énergies éolienne et solaire. Béland Audet fait aussi valoir que le gaz naturel dispose d’une feuille de route étoffée en matière de sécurité et qu’il émet 32% de moins de gaz à effet de serre (GES) que le mazout.
En plus d’être un incontournable pour l’attractivité industrielle et économique, le gaz naturel pourrait favoriser la venue de nouvelles technologies permettant de disposer localement des résidus industriels, qui doivent être incinérés ailleurs à grands frais. Ensemble, les industries de la région déboursent entre
2 M$ et 2,5 M$ par an pour disposer de ces résidus, sans compter l’émission de GES occasionnés par le transport.
Pour l’industriel Gilles Pansera, qui avait déjà planché sur le projet il y a une trentaine d’années alors qu’il était commissaire industriel, la non-disponibilité du gaz naturel sur le territoire limite les possibilités de développement. Il fait valoir que l’énergie produite par le gaz naturel étant disponible plus rapidement, les économies de coûts ainsi générées sont particulièrement attirantes pour les entreprises énergivores, comme les usines de transformation de colle et d’incinération. «De plus, le gaz naturel est une énergie propre, qui ne produit pas de résidus. C’est une alternative intéressante pour les entreprises. Plus on va avoir une diversification en terme de sources d’énergie, plus on va augmenter nos chances d’attirer des investissements majeurs», transmet M. Pansera.
Pour la mairesse de Lac-Mégantic, Julie Morin, le projet de gaz naturel représente pour la ville-centre une opportunité de poursuivre sa diversification en matière d’énergie et s’inscrit dans la stratégie de développement de la municipalité, qui vise «l’attraction de la population en créant de l’emploi et de la richesse».
Confiants en une réponse positive du gouvernement? «On voit un intérêt pour les répercussions de l’ensemble du projet. Ce n’est pas juste une problématique x. Ce dossier vient supporter nos projets de développement futurs et s’amalgame à une vocation de développement durable déjà entamée sur le territoire. On parle aussi d’une grappe industrielle extrêmement importante, couvrant 55% des emplois sur le territoire. L’industrie du bois, c’est 65% de l’activité économique de la MRC, c’est 2322 emplois au dernier recensement sur une population de 20 000. C’est considérable», termine François Chalifour, directeur général de la SDEG.
À noter que l’entreprise Énergir ne dessert pas le secteur résidentiel.
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