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Patrick Pépin dans la démesure au Musée
Patrick Pépin pose près de sa louve, inspirée de la tragédie de Lac-Mégantic. La toile avait déjà trouvé acheteur, il y a trois ans, au moment où il commençait à peine à esquisser les premiers centimètres.
Le Musée d’Art contemporain de Baie-Saint-Paul héberge jusqu’en juin 2020 l’exposition Pépin Sans Limites de l’artiste peintre méganticois Patrick Pépin. Tout un défi relevé pour l’équipe du Musée qui a dû s’adapter à la dimension de deux des trois œuvres qu’y présente l’artiste.
Du plancher au plafond de la salle qui lui est consacrée, une pleine murale composée de vingt panneaux rassemblant des milliers de pixels de la série Tuiles, faisant face, sur l’autre mur, à l’immense fresque Flush royale faisant 16 pieds par 16 pieds, un amalgame de techniques mixtes tiré de sa série Cartes à jour.
Une troisième œuvre, inspirée de la tragédie de Lac-Mégantic, revisite le mythe de la louve allaitant Remus et Romulus, qui, selon une légende ont fondé Rome. Cette fois, la toile montre des enfants qui sont abreuvés de pétrole. Au cou de la louve, un médaillon portant l’inscription DOT 111, en souvenir des convois mis en cause la nuit de la tragédie. «Un symbole de l’héritage qu’on laisse aux futures générations», expliquait l’artiste, lors du vernissage qui avait lieu le 23 novembre.
La commissaire de l’exposition qui travaillait à cet événement depuis deux ans écrit : «Sans limites présente des œuvres aux formats démesurés, qui ont nécessité un travail assidu et hautement physique. Patrick Pépin crée des œuvres chargées, accumulant la matière dans un désordre dont la densité surprend l’observateur qui perd ses repères devant ces imposantes mosaïques de couleurs.»
Peu avant le dévoilement de l’exposition, Patrick Pépin a retracé le parcours qui l’a mené du sous-sol désordonné d’un immeuble vétuste du Vieux-Québec, à l’époque pas si lointaine où, parti de rien avec des moyens financiers très précaires, il achetait des lots de toiles à l’Armée du salut et des fonds de peinture de galerie et même de la peinture époxy, «tellement toxique que les toiles se décomposaient», jusqu’au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul où ses toiles côtoient, dans la voûte, les grands tels Andy Warhol, Alfred Pellan et même un dessin de Picasso. «Une grosse scène dans un petit village», résumait-il, ému d’y être si bien entouré.
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