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Des souris et des hommes: du théâtre plus grand que nature
Les comédiens Benoît McGinnis (George), Luc Proulx (Candy), Marie-Pier Labrecque (Mae) et Guillaume Cyr (Lennie). (Photo Caroline Laberge)
Comédiens talentueux, mise en scène impeccable, décor livrant tout l’espace à la force des personnages, pas étonnant que la tournée Des souris et des hommes de Duceppe connaisse un si grand succès. Les spectateurs présents à la représentation du
5 février, sur la Scène Desjardins de la Salle Montignac, ont été à même de le constater. Du grandiose partout, mais surtout dans la remarquable performance de Guillaume Cyr, dans la peau du monumental Lennie.
L’œuvre de John Steinbeck, traduite ici par le dramaturge Jean-Philippe Lehoux et mise en scène par Vincent Guillaume-Otis, livre toute la place à ce rêve américain, ce monde meilleur auquel aspiraient les travailleurs de ferme itinérants, dans la Californie des années trente. Le décor épuré composé de blocs de bois permet d’attirer toute l’attention sur les personnages, qui apparaissent magnifiés grâce à une scène légèrement surélevée. Rien n’est laissé au hasard et rien n’est inutile dans cette habile version de la tragédie, densifiée à l’intérieur de 90 minutes.
C’est donc sans concession qu’on embrasse l’aventure de Lennie et George (Benoît McGinnis), le premier simple d’esprit à la force herculéenne, le second qui veille sur son compagnon, se débrouillant pour sortir des impairs commis par le premier. Lennie, un nounours attachant mais qui flatte trop fort les petits animaux… et toute texture douce au toucher. L’histoire finit par un homicide involontaire puis par le «meurtre par compassion» commis par George à l’endroit de son protégé.
Même si on connait l’issue de ce classique de la littérature américaine, la pièce trouve tout son intérêt dans le jeu des comédiens, qui transmettent au-delà des mots cette vie de misère où le rêve est la seule porte de sortie. Que le rêve soit épuisé en une soirée pour se payer des plaisirs éphémères où qu’il soit porté par le souhait de s’en sortir pour de bon. Lennie et George, eux, rêvent de posséder leur chez-soi, une petite maison sur une terre, avec des vaches, des poules et des cochons. Et des lapins, dont Lennie insiste pour prendre soin. Le rêve des lapins, Lennie voudra que George lui raconte. Encore et encore. Lennie est comme un enfant. Et Guillaume Cyr qui le personnifie crève littéralement la scène. Il nous amuse, nous touche et nous émeut en plein plexus.
Ce récit aux allures de série noire comptait sur une imposante distribution, où le talent de chaque comédien était judicieusement mis à contribution. Outre Guillaume Cyr et Benoît McGinnis, Nicolas Centeno, Marie-Pier Labrecque, David Laurin, Jean-Sébastien Lavoie, Martin-David Peters, Luc Proulx et Gabriel Sabourin faisaient partie de l’équipe de jeu.
Enfin, on ne peut que saluer l’initiative du Comité culturel Mégantic, qui a permis au public de vivre ces intenses moments de théâtre. Moments qu’ont également pu vivre les élèves de 4e et 5e secondaire de la polyvalente Montignac, la pièce Des souris et des hommes leur étant présentée le matin du 6 février, dans le cadre du programme La culture à l’école.
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