La colère des membres du Syndicat des salariés de marché d’alimentation de la MRC du Granit (CSD) ne fléchit pas. En grève depuis le 22 juillet dernier pour obtenir de leur employeur, Loblaws, propriétaire du Maxi de Lac-Mégantic, des augmentations salariales égales à celles offertes dans les autres marchés d’alimentation de la même bannière en Estrie, les syndiqués ont profité de la Fête du travail pour inviter la population à un dîner hot-dog, sur la ligne de piquetage.
«La population semble de notre côté», a souligné le conseiller syndical à la CSD, Bernard Cournoyer, venu appuyer les travailleurs, entamant leur septième semaine de grève. Un geste de solidarité posé par de nombreux citoyens, auxquels se sont mêlés deux candidats de la présente campagne électorale provinciale, André Duncan du Parti québécois et Marilyn Ouellet de Québec solidaire, ainsi que le président de la Centrale des syndicats démocratique (CSD), Luc Vachon.
Autant le candidat péquiste que la candidate solidaire appuient les revendications des grévistes, tous les deux jugeant les offres de l’employeur «indécentes» dans le contexte actuel. Les quelque 70 travailleurs chez Maxi sont à 80% des femmes. Elles gagnent entre 14,48$ et 16,31$ de l’heure. Le député sortant et candidat de la Coalition Avenir Québec, François Jacques, est lui aussi venu faire son tour sur la ligne de piquetage, depuis le début de la grève, afin d’entendre les demandes des travailleurs et travailleuses.
«Maxi ne mérite pas la population de Lac-Mégantic. Une épicerie à bas prix dans une région a une responsabilité sociale et Maxi se sacre de sa responsabilité sociale. Pour l’employeur, il est tout le temps question de profit! Nous (la CSD), on va aller aussi loin que nos gens veulent aller», a insisté le conseiller Bernard Cournoyer.
Selon M. Cournoyer, la demande d’un autre conciliateur pour tenter de dénouer l’impasse n’a pas encore été répondue. « La job d’un conciliateur c’est au minimum de rapprocher les deux partis. Aucun contact pour l’instant, donc, on a demandé un autre conciliateur. Ce sont des bonnes personnes qui travaillent ici (chez Maxi), leur enlever les 0,80 cennes du régime de retraite, c’est carrément une baisse de salaire.»
Pour Luc Vachon de la CSD, ce sont les élus au gouvernement du Québec qui doivent revoir toute la notion du salaire minimum. «Travailler sur le salaire minimum pour «casser» le salaire minimum», a-t-il partagé, rappelant que l’inflation touchant notamment le panier d’épicerie affecte davantage les familles les plus démunies.
Pour Québec solidaire comme pour le Parti québécois, le salaire minimum au Québec devrait s’élever à 18$ de l’heure, alors que le gouvernement actuel de la CAQ le maintient en bas de 15$ l’heure. La CSD fait également partie de la Coalition Minimum 18$. «Une hausse du salaire minimum jusqu’à au moins 18$ de l’heure serait une bien meilleure façon de leur venir en aide», a déjà déclaré M. Vachon, en soulignant l’importance d’une richesse mieux répartie au sein même de la société.
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