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Les p’tits Torrieux se soucient peu de l’éclipse!
Francis Fleury-Cliche connaît bien son troupeau d’environ 80 bovins dont il prend grand soin au quotidien.
Il n’est pas rare, semble-t-il, que le bébé cochon presque rose, bien «cute», s’éloigne de sa mère et franchisse avec une effronterie déconcertante l’espace entre les épais barreaux métalliques de l’enclos. Mais «babe» y retourne vite quand la faim le tenaille. «Pas étonnant que la ferme s’appelle les p’tits Torrieux», explique Francis, le sourire en coin, au terme d’une courte visite des lieux.
À la ferme Les petits Torrieux, à Frontenac, le long de la 204, les propriétaires Mélanie Boucher et Francis Fleury-Cliche auront trop à faire, le lundi 8 avril en après-midi, pour exercer une surveillance «scientifique» de l’impact de l’éclipse totale du Soleil sur le comportement de leurs animaux. Bovins, cochons, poules et chevaux recevront l’attention de nombreux visiteurs ce jour-là, le site pouvant accueillir jusqu’à 300 personnes pour une activité toute spéciale en cette saison, incluant la visite de la ferme, la dégustation de tire d’érable sur la neige, des feux extérieurs et de la musique.
Comme la ferme offre des espaces couverts ou chauffés, peu importe si la température extérieure risque de chuter de 5 à 10 degrés Celsius avec la disparition complète du disque lumineux pendant un peu plus de trois minutes, il y aura possibilité pour les participants de se mettre à l’abri et d’observer le phénomène sur écran, diffusé en direct du Mont-Mégantic.
Quel impact prévoir sur les animaux de la ferme? «Ils vont suivre leur instinct sans trop se poser de question», pense tout bonnement Francis. Contrairement au Zoo de Granby qui accueillera une équipe de 10 observateurs pour étudier le comportement des pensionnaires, le jour même et les quatre jours suivants, Mélanie et Francis ne vont pas perdre leur temps à compiler dans un cahier les observations faites ce jour-là. Ils ne s’attendent pas non plus à des mouvements de panique quand la nuit s’invitera en plein après-midi sans crier gare. Ils ont écouté le webinaire présenté l’hiver dernier par Tourisme Cantons-de-l’Est et reconnaissent que de nombreux animaux, tout le long de la bande de totalité traversant l’Amérique du Nord, pourraient adopter rapidement des comportements typiquement nocturnes, mais rien d’inquiétant. Les oiseaux retourneront à leur nid, les chevreuils quitteront les champs pour retourner sous le couvert forestier, un peu comme s’ils assistaient à une tempête soudaine qui les ferait se diriger vers les abris. Une routine perturbée, mais dans un court laps de temps. Y compris pour les oiseaux migrateurs qui seront sans doute affectés, mais pas au point de perdre le nord et de retourner au sud.
Quant aux humains, au moment des réservations sur Facebook, ils ont bien été avisés d’apporter leurs lunettes spéciales, il n’y en aura pas sur place. Aux parents de voir à ce que les p’tits torrieux à deux pattes ne fassent pas les fanfarons!
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