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Environnement et gaz de schiste: duo explosif?
Lorsqu’il s’est établi à Saint-Gédéon, Claude Lachapelle était loin de se douter que la paisibilité des lieux où il avait choisi d’habiter pouvait être à ce point menacée. Un bon matin, de gros camions sont débarqués sur son chemin… On a foré le sous-sol en quête de gaz se schiste. «En vertu de la Loi des mines qui date de 1880, l’industrie privée a acheté du gouvernement provincial des permis à 10 sous l’hectare pour exploiter une ressource qui appartient à la population du Québec!» Le préventionniste en sécurité civile et président de la Coalition citoyenne gaz de schiste Beauce-Etchemin a aussi émis une mise en garde à l’endroit du procédé de fracturation hydraulique, qui présente une sérieuse menace pour l’environnement.
«Notre qualité de vie ne se transige pas», a livré lundi le conférencier invité par la Corporation de développement communautaire du Granit, à l’occasion du Jour de la Terre, enjoignant les personnes présentes à se mobiliser contre l’exploration des gaz de schiste. L’exposé de M. Lachapelle s’accompagnait du visionnement du documentaire québécois 20 000 puits sous les terres, qui révèle l’impact sur les personnes vivant près des puits de gaz de schiste, et d’extraits vidéo tournés aux États-Unis, où quelque 500 000 puits ont été creusés, dont 200 000 uniquement en Pennsylvanie. «Désormais, on approvisionne cet état avec des wagons dont l’eau n’est même pas potable. Pour boire, il faut acheter de l’eau embouteillée. On comprend facilement la frustration de ces citoyens.»
Selon Claude Lachapelle, ce scénario catastrophe pourrait bien se reproduire chez nous si rien n’est fait pour empêcher l’exploitation et même l’exploration des gaz de schiste. Il soulève que la méthode actuellement employée présente un risque de dangerosité élevé pour la santé et la sécurité des citoyens. «On peut creuser le sous-sol jusqu’à 4 km à la verticale et 12 km à l’horizontale. Selon la nature des sols, on utilise entre 12 et 28 millions de litres d’eau, mélangée à des centaines de produits chimiques, pour créer une fracturation afin de libérer les gaz. À Saint-Gédéon par exemple, on utiliserait l’eau de la rivière Chaudière, source d’approvisionnement en eau de toutes les municipalités riveraines. Sans compter les fuites probables dans les conduits de béton. Si en plus le réseau était relié par pipeline, imaginez les possibilités d’explosion, de dommages… Et on ne parle pas du bruit causé par la machinerie et voyageage des camions.»
À l’heure actuelle, la Coalition citoyenne contre les gaz de schiste compte 90 comités à travers le Québec. Au terme de la rencontre du 22 avril, quelques personnes ont démontré leur intérêt à l’endroit de la création d’une aile méganticoise au mouvement.
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