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Des citoyens exerceront une vigilance sur les activités ferroviaires
Depuis la reprise du service ferroviaire entre Montréal et Saint-Jean, des citoyens ont décidé d’être vigilants et de s’assurer que la nouvelle compagnie ferroviaire ne retombe dans les mauvaises habitudes de la MMA. Le train a une réputation à rebâtir. (Photo Pierre Lebeau)
En attendant que le ministère fédéral des Transports démontre plus clairement sa volonté de mettre la sécurité ferroviaire au coeur de ses préoccupations, des citoyens de Lac-Mégantic ont décidé de passer à l’action et de créer un comité de vigilance qui devient les yeux et les oreilles de la population. Tout écart de conduite de la compagnie de chemin de fer Central Maine & Quebec sera noté et dénoncé!
André Lachapelle a été désigné le porte-parole officiel de ce comité de sept membres, sur lequel la Ville de Lac-Mégantic a délégué deux représentants, les conseillers Johanne Vachon et André Desjardins. Mais attention! «On ne veut pas de censure, ni être limité dans nos moyens. Et on ne veut surtout pas être un comité de réflexion!», avertit le porte-parole.
À l’origine de l’idée, lui et Richard Poirier, tous les deux des membres actifs au sein du comité de citoyens, ont pensé mettre sur pied un comité de surveillance. «J’ai été rencontrer la Ville pendant une heure et quart et leur ai parlé du projet de surveiller le passage des trains et de rapporter les anomalies.» Le terme «vigilance» s’est imposé de lui-même.
Oui, le Ministère a un travail d’inspection et de surveillance à faire, croit-il, mais l’histoire de la Montreal Maine & Atlantic a surtout démontré que, malgré les belles promesses de départ, la compagnie de chemin de fer responsable de la tragédie de Lac-Mégantic n’a jamais développé une culture de la sécurité ferroviaire qui aurait pu permettre d’éviter le drame.
«Cette culture-là, on la veut pour CMQ. On veut que cette nouvelle compagnie adopte de bonnes habitudes et surtout qu’elle les maintienne. Les convois ont recommencé à rouler et ce ne sera pas long que M. Irving (le raffineur de pétrole au Nouveau-Brunswick) va s’impatienter. Comme le fédéral ne bouge pas trop, c’est à nous d’être vigilants et de nous assurer que le train se refasse une meilleure réputation auprès de la population. Ici, les citernes noires, ça dérange encore un grand nombre de citoyens», affirme André Lachapelle.
Que pourront faire les membres du comité ? Maintenant qu’ils ont défini à la fois leur mission et des objectifs «mesurables et réalisables», à l’intérieur d’un plan d’action qu’ils ont confié aux deux représentants municipaux pour qu’ils le soumettent aux autorités municipales, en vue d’une prochaine séance du conseil, ces citoyens se disent prêts à non seulement recevoir les plaintes, mais aussi à constater sur place les dérogations au contrat que la compagnie de chemin de fer a signé avec la Ville de Lac-Mégantic. La vitesse des convois aux entrées de la ville, par exemple, et, si possible, le suivi d’un registre sur les marchandises transportées. «Si on s’aperçoit qu’ils ont tendance à reprendre les mauvaises habitudes de la MMA, nous allons intervenir !»
La Ville n’a pas le mandat de faire des inspections de train, reconnaît André Lachapelle. C’est le rôle des inspecteurs du Ministère. Mais feront-ils leur travail? Impossible à vérifier.
«Nous aimerions recevoir une copie des signalements que la Ville est censée recevoir quatre heures avant le passage d’un convoi. Ces données-là arrivent à l’hôtel de ville souvent en dehors des heures de bureau. Personne pour en prendre connaissance. Si on était mis au courant et qu’un train entrait en ville à 3 h du matin, nous pourrions nous rendre sur place pour vérifier la vitesse et nous assurer que les directives sont suivies à la lettre. Notre rôle, c’est d’assurer la protection du public de façon proactive et de ne pas attendre qu’un accident survienne pour réagir.»
Dans son esprit, le comité de vigilance n’est pas un comité de la Ville. «Quand ça va être le temps de dénoncer des mauvais comportements, on va dénoncer, peu importe si la Ville ne veut pas s’embarquer.
La composition du comité de vigilance sera connue à la séance du 15 décembre. Quant aux moyens de garder le contact avec les citoyens, le comité promet d’être «très transparent». Une page Facebook devrait être bientôt créée.
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