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Le projet Colibri poursuit son envolée
Fabienne Joly et Stéphane Lavallée, du Bureau de reconstruction.
C’est dans la seconde portion de 2017 que devrait démarrer la construction du Colibri, un bâtiment où les énergies renouvelables se mesureront sous forme d’innovations technologiques en plus de carburer au dynamisme de la communauté. Une année vient de s’écouler depuis l’élaboration du concept, lequel a été présenté aux partenaires s’étant à l’époque engagés dans le projet, lors d’une mission en France du 19 au 25 novembre. «Jusqu’à maintenant, la réponse est positive», transmet Fabienne Joly, chargée de projet au Bureau de la reconstruction. Prochaine étape, boucler le plan de financement, tant du côté privé que public.
La mission à laquelle ont pris part Mme Joly et le directeur du Bureau de reconstruction Stéphane Lavallée a été défrayée par les Entretiens Jacques Cartier, événement portant sur la coopération entre la région Rhône-Alpes et le Québec. L’opportunité de rencontrer les partenaires du Colibri a, par la même occasion, été saisie.
Pilotée par un conseil d’administration formé de représentants du Québec et de la France, l’organisation à but non lucratif responsable du projet Colibri a consacré les derniers mois à l’avancement du dossier par le biais de contacts réguliers. Le fruit du travail accompli a fait l’objet de présentations aux partenaires de la première heure et d’une rencontre d’information destinée à en recruter de nouveaux.
Le Colibri, rappelle Mme Joly, sera un bâtiment «Net zéro», ce qui signifie qu’il produira autant d’énergie qu’il en consomme. «Ce sera un démonstrateur de ce qu’on fait de mieux en terme d’innovations technologiques autour de la thématique des énergies renouvelables. On veut aussi mettre l’accent sur l’aspect «énergie humaine», sur la communauté de Lac-Mégantic qui se reconstruit avec la volonté de faire les choses autrement.»
Inspiré d’une légende où le petit oiseau fait sa part en jetant quelques gouttes d’eau sur un immense incendie, le Colibri s’inscrit dans la foulée du processus de reconstruction. «De notre point de vue, il n’y a pas vraiment meilleur endroit que Lac-Mégantic qui a connu une tragédie basée sur le pétrole pour montrer comment on peut s’en passer le plus possible, bien qu’on ne puisse l’enlever complètement de nos vies. Le Colibri sera une conjugaison d’innovations, sur le plan énergétique, l’aspect physique et par les activités qui s’y tiendront.»
Situé sur le site de l’ancien bâtiment de la Marina de Lac-Mégantic, le Colibri abritera notamment un restaurant, dont la nature reste à déterminer. «On pourrait penser à un modèle d’exploitation plus solidaire, autour des produits locaux, sortir du cadre établi et aller vers une redistribution d’éventuels bénéfices», partage la chargée de projet. L’étage abritera quant à lui un lieu d’exposition et d’animation interactif, mettant en valeur l’histoire récente de Lac-Mégantic, en traitant à la fois de la tragédie et de l’engagement des Méganticois dans le renouveau de leur ville. «Le Colibri s’imbrique à merveille dans la reconstruction en devenant le symbole d’une communauté qui se relève et se prend en main», ajoute Stéphane Lavallée.
Jusqu’à maintenant, la réponse des partenaires du côté français ayant manifesté de l’intérêt pour ce projet, initié par l’organisme Pôle Innovations Constructives de la région Rhône-Alpes, est positive. «Un des objectifs, c’est d’aller vers des industriels qui peuvent proposer des matériaux qui se différencient de ce qu’on trouve au Québec. L’idée est d’aller chercher des pépites de technologies ou de compétences qu’on n’aurait pas ici, qui pourraient bonifier le projet et même l’ensemble du marché québécois», décrit Mme Joly.
Les discussions sur la forme que prendront les engagements des partenaires sont entamées. «Pour certains, ce sera des matériaux, pour d’autres des contributions monétaires. On a des accords verbaux qu’il faudra concrétiser par des signatures. Parallèlement, on poursuit la finalisation du plan d’affaires sur la viabilité économique, qui nous indique qu’il y a des fonds privés et publics à aller chercher. On a bon espoir de trouver le financement privé qu’il nous faut pour ensuite solliciter les deux paliers de gouvernement pour la partie publique.»
Démontrer qu’il est possible de faire les choses autrement n’est certes pas simple, mais le but du Colibri est justement de sortir des zones de confort établies pour mettre en application les valeurs d’innovation qu’on souhaite partager. «En fait, ça vaut aussi pour l’ensemble de la reconstruction; s’il s’agissait simplement de se faire financer des bâtiments ce serait plus facile. Mais ce n’est pas où on veut aller, ce ne serait pas le «wow» qu’on veut donner à Lac-Mégantic. Le Colibri montre une nouvelle façon de reconstruire un centre-ville en plus d’être une attraction en soi. Les gens vont vouloir venir voir les matériaux innovants en matière de construction durable, les façons les plus innovantes de gérer un bâtiment sur le plan énergétique et l’innovation sociale», conclut Stéphane Lavallée.
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