L'impitoyable Mariana Mazza

De son propre aveu, Mariana Mazza dispose d’une haute teneur en testostérone.

Irrévérencieuse? Baveuse? Vulgaire? Mariana Mazza est tout ça et, à n’en point douter, son public l’aime ainsi. Son spectacle donné le 20 avril à la salle Montignac affichait complet plusieurs semaines avant la prestation. Signe de la popularité de cette humoriste qui, de son propre aveu, dispose d’une haute teneur en testostérone. Une particularité qui sert bien son propos, largement applaudi par la mêlée.

Les spectateurs qui ont eu l’idée de répliquer à l’humoriste ou d’ajouter leur grain de sel en ont rapidement pris pour leur rhume. D’entrée de jeu, Mariana Mazza est formelle: c’est elle qui donne le show et personne d’autre. Disons que, passé les 15 premières minutes, on s’habitue à son langage cru et son sens de la répartie pas toujours poli. C’est la meilleure façon pour les esprits plus pudiques d’apprécier cette soirée.

C’est elle qui le dit, son niveau de testostérone lui confère le statut de mâle alpha. «Vous n’êtes pas venus voir Lise Dion», avise-t-elle sans détour. Hommes, femmes, vieux et jeunes, tous passent au crible de l’impitoyable Mariana. Sacres, insultes, propos à connotations sexuelles, bref on se retrouve dans une zone zéro confort, souhaitant, comme spectateurs, ne pas servir de cible aux numéros «malaisants» de la protagoniste.

C’est peut-être ce qu’elle souhaite finalement. Voir jusqu’où se situe la tolérance à l’irrévérence chez des êtres humains dûment constitués. Est-ce qu’on rit ou pas? Est-ce qu’on prend l’immense risque de lâcher un «hon…»? En fait, vaut mieux ne pas se poser de questions.

Après tout, on s’est déplacé pour avoir du plaisir. Un plaisir qui prend son sens à la toute fin. Dans la lecture d’un simple message. Un joyau parmi les nombreux textos, aussi dégradants qu’obscènes, qu’a reçus l’humoriste. Quelques mots d’une jeune femme qui, grâce à elle, dit avoir trouvé le courage de refuser de porter le voile. Alors, ne serait-ce que pour ton influence contre la soumission, merci d’être là Mariana Mazza.