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Les élus de Piopolis essuient la grogne des payeurs de taxes
L’imposition d’une hausse historique de 25,7% du taux de la taxe foncière pour 2019 soulève la grogne chez les contribuables de Piopolis. Ils ont été nombreux, lundi, à réagir, lors de la présentation des prévisions budgétaires, sept semaines après leur adoption par le conseil municipal à la séance publique du 20 décembre dernier.
Au cœur du débat comptable, l’importance aux yeux du conseil actuel de regarnir le «bas de laine» de la municipalité qui a déjà contenu, dans les bonnes années, près d’un demi-million de dollars en surplus accumulés.
C’est à la lecture de l’édition de février-mars du bulletin Les Échos de Piopolis que la mobilisation citoyenne s’est amorcée. Les prévisions budgétaires équilibrées de 1 482 103$ pour l’année en cours représentent une augmentation de 163 413$ sur le budget 2018, une hausse d’un peu plus de 12%.
Dans le même bulletin, le maire Peter Manning énumérait trois constats ayant mené à la décision des élus d’augmenter la taxe foncière dans une telle proportion: la nécessité d’injecter davantage dans les travaux publics «pour mieux entretenir nos chemins et nos véhicules» et l’importance de «réduire au maximum les montants provenant du surplus accumulé qui ont été affectés, année après année, pour équilibrer le budget afin de conserver notre bas de laine».
Il anticipait les réactions populaires: «Après nous avoir compareés à l’ensemble des municipalités de la MRC, il est clair que l’augmentation de la taxe foncière, essentielle au maintien de nos acquis et de la qualité de nos services, est inévitable.»
Inévitable, vraiment? La présence d’une salle comble, surveillée par deux agents de la Sûreté du Québec, afin de prévenir les «incivilités» expliquera le maire, a pu laisser libre cours à l’exaspération des payeurs de taxes.
«Une famille qui n’arrive plus, la banque va arriver et va dire on saisit ta maison. La manière où tu t’en vas, ça veut dire que Piopolis va être saisi par le gouvernement parce qu’on n’aura pas tous les moyens de payer, d’exprimer le citoyen Mario Lafontaine. Je sais que tu peux saisir une maison qui va être revendue pour les taxes; et à la fin quelqu’un d’autre va venir. Si t’as à choisir entre le tourisme… c’est ton choix. T’es pogné avec.»
D’anciens maires, tels Marc Beaulé et André St-Marseille ne partagent pas non plus la rhétorique mathématique du maire actuel, voulant que les conseils municipaux précédents auraient dû mieux s’assurer de conserver les surplus en indexant le taux de taxe selon l’indice des prix à la consommation. En 2018, sur leur compte de taxes, les contribuables de Piopolis étaient facturés à 0,6304$ du 100$ d’évaluation. Le nouveau taux a été fixé à 0,7930$, en hausse de 25,7%.
«En plus de nous proposer que tous les conseils précédents étaient dans le champ, qu’ils ne savaient pas compter, que vous autres vous savez compter et que vous augmentez le taux de taxes, la capacité de payer des citoyens, y avez-vous pensé?, soulève André St-Marseille. L’âge moyen de nos citoyens y avez-vous pensé? Je pense qu’il y a un ministère des Affaires municipales qui va vous poser des questions. Et je vais m’en charger!»
La réplique du maire: « C’est une décision politique, la question de tutelle mettez ça de côté! Il n’en est pas question, ils n’agiront pas là-dedans. Notre député est avisé aussi de notre décision.»
Arrivé dans la salle communautaire revêtu d’un gilet de sécurité de couleur jaune, comme il l’avait annoncé plus tôt sur les réseaux sociaux, André St-Marseille a voulu justifier sa tenue colorée: «En France, ils en ont pris une décision politique. Ils se promènent avec des gilets jaunes. C’est ça que vous voulez?»
Plus tempéré, Marc Beaulé y est allé de son intervention: «Votre raisonnement sur le manque à gagner, je ne le partage pas.» D’autant plus, dit-il, qu’à compter de l’an prochain, Piopolis aura une nouvelle richesse uniformisée.
Peter Manning maintient le cap. «Le travail qui a été fait (au conseil) c’est un travail rigoureux. On a eu cinq rencontres. Ça a été révisé jusqu’à l’avant-veille du dépôt. Il y a des corrections, des coupures qui ont été apportées. Il y a consensus de la part de tous les conseillers. Tout le monde était d’accord pour présenter ce budget-là.»
L’augmentation du taux de la taxe foncière, les citoyens ne la digèrent tout simplement pas. Alors que certains doutent que toutes les coupures aient pu être faites dans les dépenses compressibles, d’autres ont soulevé des alternatives qui auraient pu être étudiées par le conseil, dont l’amortissement de la hausse sur trois, quatre ou cinq ans, afin d’alléger le fardeau fiscal, ou encore l’idée de retarder certains projets qui ne sont pas liés directement aux services offerts aux citoyens de Piopolis, dont l’aménagement d’un belvédère sur le chemin Bury, le long de la Route des Sommets. «Une question de sécurité», a insisté le maire.
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