Oscar Brochu

Toujours pas d’horaire à l’heure pour les paramédics de Lac-Mégantic

Toujours pas d’horaire à l’heure  pour les paramédics de Lac-Mégantic - Claudia Collard : Actualités Santé

Christian Duperron, président de TASBI

Lorsque la crise de la COVID-19 éclate, à la mi-mars, les deux horaires de faction sont transposés en horaire à l’heure pour les paramédics basés à la caserne de Lac-Mégantic. Une mesure fort appréciée du syndicat TASBI, regroupant des membres des régions de Chaudière-Appalaches et de l’Estrie, qui livre une bataille en ce sens depuis une dizaine d’années. Sauf que… la mesure a pris fin ce lundi 8 juin. 

«On comprend mal cette décision. On a modifié les horaires pour prévoir le coup en raison de la COVID-19 et on nous les retire sans que la pandémie soit terminée pour autant. Il y a beaucoup d’improvisation. Selon nos sources, c’est parce que le nombre d’appels est insuffisant. Qui a décidé que c’est un chiffre qui devait donner des services à la population? C’est une question de coûts évidemment…», transmet Christian Duperron, président de TASBI.

Assurant que les revendications nécessaires seront effectuées auprès de la ministre Danielle McCann», M. Duperron considère que la fenêtre d’opportunité est toute désignée en ce moment, alors que l’organisation des services de santé est remise en question. «Ma crainte, c’est qu’après la pandémie, on nous dise qu’il n’y a plus d’argent… J’espère qu’on ne va pas se cacher derrière cette excuse. Parce la vie continue; les gens continuent d’appeler l’ambulance pour d’autres cas que la COVID, qui n’est d’ailleurs pas la principale raison de nos transports. En ce moment, le nombre d’appels est en baisse, parce qu’il y a une espèce de crainte d’aller à l’hôpital à cause de la COVID, mais tôt ou tard ça va revenir à la normale», fait valoir Christian Duperron, qui souhaite que les membres de la population n’hésitent pas à solliciter les services ambulanciers lorsque leur état de santé l’exige. Il rappelle que des protocoles très stricts, pour protéger tant les patients que les ambulanciers, sont en vigueur. Malgré l’insécurité pouvant être engendrée par le coronavirus, aucun paramédic ne s’est délesté de ses responsabilités. «C’est assez impressionnant  le sang-froid qu’on retrouve au sein des troupes.»

Bris de services à prévoir

En ne conservant que des horaires de faction, le risque d’arrêt de service augmente sur le territoire, communique Christian Duperron. «Les horaires de faction peuvent amener une surcharge de travail parce que les paramédics doivent être disponibles durant 24 heures. Il y a alors des périodes de repos obligatoire de huit heures durant lesquelles on doit faire appel à des remplaçants. Comme ça devient difficile d’en trouver, on met l’ambulance hors service durant huit heures. Lorsqu’un ambulancier tombe malade, on a cette même problématique. Les horaires de factions, les nouveaux paramédics n’en veulent pas. Ils ont étudié durant trois ans pour obtenir leur diplôme d’études collégiales; ils s’attendent à être payés à l’heure, pas être rémunérés 11,43 heures sur 24 heures de disponibilité.»

Combinée aux transferts inter-hospitaliers qui laissent une partie du territoire à découvert, cette difficulté de trouver des remplaçants risque d’entraîner des problèmes importants, prévoit M. Duperron. «On l’a vécu à la suite de la tragédie; les horaires à l’heure (implantés temporairement) ont apporté de nombreux bienfaits. Entre autres, plusieurs réanimations ont pu être effectuées parce que l’horaire à l’heure permet à l’ambulance d’arriver plus rapidement au chevet du patient, le paramédic étant déjà à la caserne au lieu de demeurer à son domicile.»

La demande que TASBI réitère encore et encore depuis 10 ans: l’implantation d’un horaire à l’heure pour une des deux ambulances basée à la caserne de Lac-Mégantic, l’autre demeurant en faction. Le territoire est également couvert par une ambulance à Lambton et une autre à La Patrie, toutes deux en faction. «Nous avons proposé des solutions pour arriver à quelque chose de raisonnable pour régler enfin cette problématique. Mais bon, ça change de gouvernement et on a l’impression qu’on revient constamment en arrière. C’est toujours à recommencer. Il y a une espèce de lourdeur bureaucratique en arrière de ça», déplore M. Duperron. 



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