Même masqué, Yannick Thibault respire le bonheur de retrouver ses Béliers.
«Ça me manquait! Il n’y a pas un autre endroit où je voudrais me retrouver l’automne», avait-il partagé la veille sur le fil Facebook. Vraiment heureux le coach Thibault en cette fin d’après-midi, cette fois en «live» devant la Polyvalente. Il porte le couvre-visage, un signe que les sports scolaires qui ont obtenu l’autorisation le 14 septembre d’amorcer leur saison vont respecter à la lettre les protocoles d’hygiène sanitaire appropriée à la situation.
Sur le plateau sportif aménagé entre l’école et la rue Laval, les Benjamins n’en sont qu’à leur deuxième séance d’entraînement en vue d’une saison écourtée. «Je savoure chaque instant. C’est ma 36e année d’affilée que je passe comme coach sur un terrain de football.» Cartable d’une main, il siffle l’arrêt de jeu. Les joueurs sont enjoués, à défaut d’être sur leur «x». La COVID leur a enlevé toute possibilité de participer au traditionnel camp de printemps. Non, l’adversaire qu’on veut bloquer on ne l’entoure pas des deux bras, rappelle le coach à un joueur des blancs posté à la défensive. Mieux vaut apprendre vite car la drôle de saison 2020 débute ce weekend!
Pour ses vingt-sept joueurs benjamins, son plus gros groupe depuis longtemps, formé d’élèves de première année du secondaire, quatre parties sont au calendrier des six prochaines semaines. Deux à l’extérieur et deux autres sur le terrain des Béliers. L’organisation a trouvé deux écoles qui ont accepté de créer une ligue à trois, le Collège Clarétain de Victoriaville et le Collège Saint-Bernard de Drummondville.
Les 25 Béliers cadets, un groupe issu des deuxième et troisième secondaires, vont se mesurer à quatre autres équipes, Le Triolet, le Séminaire de Sherbrooke, le Collège Clarétain et… une école de Chicoutimi! «Ce sera notre seule sortie au calendrier», insiste le coach Thibault, qui a dit présent quand l’organisation saguenéenne a manifesté son intérêt à participer à une ligue, peu importe la distance à parcourir. Les 25 Béliers de Montignac seront les seuls de la ligue des cinq à se déplacer au Saguenay. Un match prévu pour le 10 octobre, à moins que la COVID vienne encore jouer le trouble-fête.
Quant aux vétérans de 4e et 5e secondaires, ils sont 29 gars «motivés et assidus» prêts à affronter leurs adversaires. Trois équipes se sont retirées, les trois équipes de Sherbrooke qui ont préféré jouer entre elles et éviter les voyages à l’extérieur de la ville. Montignac affrontera donc le Collège du Mont-Sacré-Cœur de Granby et le Collège Saint-Bernard de Drummondville. Trois équipes, quatre parties pour chacune des équipes.
Sortis de leur école en mars, les Béliers se présentent au champ de bataille avec leur «shape de confinement», observe le coach. «Ils sont moins en forme qu’en temps normal à cette période de l’année. J’ai une différence. Ils pompent l’huile un peu plus vite, mais les gars sont contents d’être là. Tout le monde s’entend là-dessus, le sport scolaire est un vecteur pour éviter le décrochage.»
Tant qu’à être en situation de pandémie, «on va le vivre en équipe», convient le coach. Il s’est engagé à respecter les nouvelles règles du sport, et ce n’est pas le port obligatoire du masque, quand il s’approche de ses joueurs ou quand il se tiendra sur la ligne de côté en compétition, qui fera une différence. Attraction, l’entreprise de Lac-Drolet, a fourni des couvre-visages spécifiques aux Béliers et aux membres de l’organisation. «Seul aspect négatif, je ne suis plus capable d’utiliser mon sifflet, avec cette affaire là dans la face. On trouvera un autre moyen.»
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