La mairesse de Lac-Mégantic, Julie Morin. (Photo Christophe Roberge)
Les mesures spéciales d’urgence décrétées pour la MRC du Granit la semaine dernière ont pris plusieurs citoyens par surprise. «Je ne suis pas sûre que, comme milieu, on l’a vu venir tant que ça. Je trouve ça dommage qu’on soit obligé de se rendre là pour provoquer une prise de conscience chez les récalcitrants, qui sont minoritaires mais dont les comportements ont des impacts majeurs. C’est frustrant pour la majorité des gens, dont le comportement est exemplaire depuis des mois, et je m’inclus là-dedans. Cette majorité a le droit d’être fâchée. Mais une fois qu’on a dit ça, il faut se serrer les coudes et agir.»
La mairesse de Lac-Mégantic, Julie Morin, souhaite que la solidarité des «résistants» contribue à casser la vague. «On a tendance à penser qu’on est les seuls à faire des efforts; il faut se rappeler qu’on est une majorité, s’accrocher à ça et ne pas hésiter à dénoncer. La semaine passée, j’ai pratiquement mis des gens à l’extérieur d’un commerce. Ils sont entrés sans masque et la caissière avait de la difficulté à les convaincre d’en porter un parce qu’ils invoquaient leurs droits et libertés… Dans de tels cas, il faut intervenir. S’il faut appeler la police, appelons-là!»
Régulièrement en contact avec la Sûreté du Québec, la mairesse de Lac-Mégantic a notamment demandé qu’on augmente la présence policière dans les parcs municipaux. «Comme municipalité, nous avons la responsabilité de leur signifier nos inquiétudes et leur rôle est d’intervenir lorsque les règles ne sont pas respectées. La SQ est un partenaire, au même titre que la Santé publique. Mais la police ne peut être partout à la fois; si on est témoin d’un rassemblement, il est important de la contacter.»
Pour tous ceux qui respectent à la lettre les consignes sanitaires depuis 14 mois, il peut être tentant de baisser les bras. Ou de se cacher sous le rideau de la honte de faire partie du territoire où le taux contamination est le plus élevé au Québec. «C’est l’inverse de la fierté. Et on aime ça être fiers de notre territoire, de notre région. Puis tout à coup, c’est comme gênant. J’espère que les chiffres vont baisser dans les prochains jours. Les gens deviennent impatients parce qu’ils sont tannés de s’adapter. On a le droit de se dire entre nous qu’on est tannés. Ça fait plus d’un an qu’on fait des efforts. Mais imagine si tous ceux qui font des efforts arrêtaient d’en faire!»
Avec la vaccination qui avance rondement, Julie Morin demeure tout de même optimiste. «Ultimement, on va y arriver. J’ai confiance que cet été on va retomber dans une meilleure situation, peut-être pas comme avant la pandémie, mais bien meilleure que celle qu’on vit. Si d’ici au 24 juin, 75% des gens sont vaccinés, on va pouvoir avoir une saison touristique sécuritaire.»
En terminant, Julie Morin ne peut passer sous silence l’importance de soutenir les commerces locaux dits «non-essentiels», «qui sont essentiels dans nos vies. Ils sont encore tous présents et ont tous développé des moyens pour offrir leurs produits. Il faut collectivement qu’on continue de les encourager.»
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