Chez les femmes: l’or à Sharon Van Rouwendaal (au centre), l’argent à Ginevra Taddeucci (à gauche) et le bronze à Ana Marcela Cunha. (Photo Pierre Lebeau)
Le podium chez les hommes: Au centre, Domenico Acerenza, médaille d’or; à gauche, Nicholas James Sloman (argent) et à droite, David Betlehem, médaille de bronze. (Photo Pierre Lebeau)
Réorganiser toute la logistique de la Traversée internationale du lac Mégantic a demandé des efforts colossaux du comité local chapeauté par Peter Manning, incluant changer la date de l’événement, changer la formule du parcours et déménager les installati
Malgré une réorganisation logistique imposée par la Fédération internationale de natation (FINA) à quelques jours de préavis, les organisateurs de la Traversée internationale du lac Mégantic concluent à une «belle réussite» la seule épreuve en Amérique du 10 km en eau libre disputée le 27 août au parc des Vétérans. Un total de 37 nageurs provenant de 11 pays ont disputé les quelque 30 000$ de bourses attribuées aux meilleurs nageurs et nageuses.
«Les nageurs aiment la région et le lac. D’échanger avec les gens de la région, ils adorent», insiste le président de la Traversée, Peter Manning. Son équipe et lui ont dû composer avec deux changements majeurs: aménager à la hâte un site de compétition en boucle devant le parc des Vétérans, la FINA ayant refusé le plan de sécurité déployé pour le scénario d’une traversée traditionnelle du lac entre Piopolis et Lac-Mégantic, et la décision, elle aussi de dernière minute, de ne plus accepter l’hébergement des nageurs dans des familles de Lac-Mégantic, comme cela se faisait depuis 12 ans. Selon les nouvelles directives de la FINA, 16 nageurs identifiés par la Fédération ont été hébergés à l’hôtel pour cinq nuits, aux frais de l’organisation locale, les autres nageurs devant payer eux-mêmes les coûts de leur hébergement en hôtel. «Cela a enlevé notre couleur et notre saveur locales», a exprimé M. Manning.
C’est aussi la FINA qui a revu le calendrier de la Traversée pour le déplacer du premier au dernier weekend d’août. «On ne se bat pas contre les décisions de la FINA, on ne gagnera pas. C’est eux autres qui décident.» laisse-t-il échapper.
Les nageurs n’auraient appris les changements qu’en dernière minute, avant leur vol vers le Canada. De sorte que certaines équipes sont arrivées sans entraineurs et sans leurs accompagnateurs pour les ravitaillements. Ce sont des bénévoles locaux qui ont pris en charge cette responsabilité.
Parmi eux, Vincent Bouffard, qui s’est retrouvé à endosser le chandail de coach de l’équipe italienne. Pour la communauté des athlètes, les vétérans habitués à l’accueil familial des Méganticois, les contraintes ont déplu, surtout que plusieurs, dont le vainqueur Domenico Acerenza, ont développé au fil des ans une relation toute particulière avec leur famille d’accueil. «Domenico est venu nous cuisiner des pâtes», glisse Marie-Jo Bélanger, la conjointe de Vincent.
À sa deuxième présence à titre de président d’honneur de la Traversée internationale du lac Mégantic, Gabriel Filippi semblait se plaire dans son rôle. «Cette année, on va avoir une course totalement différente. Pas de traversée en ligne droite entre Piopolis mais plutôt cinq boucles de 2 kilomètres, ce que je trouve intéressant. Et c’est toujours un plaisir de venir à Lac-Mégantic et de voir des médaillés olympiques en action. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut voir ça! Et on a la journée idéale.» La température de l’eau oscillait entre 21 et 22 degrés au moment du départ.
Deux nouveaux champions
L’épreuve inscrite à la Coupe du monde du marathon 10 km a été remportée, chez les hommes, par l’Italien Domenico Acerenza en un temps de 1:50:51, suivi par l’Australien Nicholas James Sloman (1:50:52) et le Hongrois David Betlehem (1:50:52). Tous les trois ont bouclé le 10 km à une vitesse moyenne de 1:07 du 100 mètres.
Très attendu au fil d’arrivée, le Français Marc-Antoine Olivier, qui avait gagné l’or aux Olympiques de 2016 à Rio, n’a pas complété l’épreuve. Il a été le premier à abandonner le peloton de nageurs et à regagner la rive, incapable de résister à la souffrance due à une blessure au dos. «Il fallait qu’il souffre beaucoup pour arrêter cette course qu’il tenait à faire malgré la douleur», a commenté une bénévole proche des nageurs.
Chez les femmes, la première marche du podium est allée à la Néerlandaise Sharon Van Rouwendaal en 2:01:10, suivie une seconde plus tard par l’Italienne Ginevra Taddeucci et la Brésilienne Ana Marcela Cunha, l’une des favorites du public méganticois, ayant déjà remporté l’épreuve en 2014, elle qui visait une 75e médaille en carrière. La championne Sharon Van Rouwendaal avait gagné l’or aux Jeux olympiques de Rio en 2016 et l’argent aux Jeux de Tokyo 2020, tenus en 2021, juste derrière la médaillée d’or Ana Marcela Cunha, détentrice de six championnats du monde.
Pas question pour autant de laisser tomber la serviette pour l’édition 2023, précise Peter Manning. «Oui, ça été un gros défi, oui je suis fatigué, comme tous les membres de mon équipe, mais pas question d’abandonner l’épreuve de la FINA», laisse-t-il échapper.
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