(Photo Rémi Tremblay)
Pierre-Luc Gauvin, chef des travaux pour Hydro-Québec, Pierre-Olivier Roux, gérant de projet pour GLR, et Mario Foster, contremaître au montage. (Photo Rémi Tremblay)
L’équipe de travailleurs au site 301. (Photo Rémi Tremblay)
Le jeu de mécano va s’étirer sur une centaine de kilomètres, entre la frontière avec le Maine et le poste des Appalaches, situé à Saint-Adrien d’Irlande, près de Thetford Mines. Les travaux de construction d’une ligne de tension de 320 kilovolts avancent sur le terrain à la cadence de deux pylônes érigés par jour, depuis le point de jonction avec la New England Clean Energy, à l’extrémité du territoire de Frontenac, sur des terres privées appartenant à la forestière Domtar, en direction nord. Au front, tout au long de la ligne d’emprise d’Hydro-Québec, des équipes s’affairent aux opérations de fondation, d’assemblage et du montage des structures qui s’alignent à pas de géant sur un terrain sans escarpement, qui ne présente que peu d’obstacles pour les travailleurs aguerris venus d’un peu partout au Québec pour ce chantier confié à l’entrepreneur GLR. Mise en service prévue en décembre 2025.
Pour cette visite de l’Écho, le 29 février, le chef des travaux Pierre-Luc Gauvin prend le volant de la camionnette, depuis la base des opérations, installée dans le parc industriel de Lac-Mégantic, en direction du rang 4, à Frontenac. Et de là, un chemin d’accès sur les terres de Domtar. La veille, une chute soudaine de température, accompagnée de forts vents, n’a pas affecté le calendrier des opérations.
«Ils sont à peu près 150 travailleurs sur le chantier. On a commencé le 15 janvier au pylône 322, très près des lignes américaines. Un front de travail qui suit les étapes: creuser la fondation, installer les pattes des pylônes, l’assemblage et l’érection de la structure. On en est à une cadence de deux pylônes de suspension par jour. Hier (mercredi) ils en étaient rendus au pylône 303 (sur 315). Les opérations de tirage de fils conducteurs et de fibre optique suivront plus tard.» Une quarantaine de structures seront érigées en date du 4 mars.
«On commence près des lignes américaines, parce que la compagnie Domtar va recommencer au printemps à faire des coupes et du transport de bois. Il faudra être sortis de là», ajoute le chef des travaux.
Actuellement, sur le chantier, neuf équipes de fondation mort terrain, deux équipes de fondation roc et, pour environ un mois, cinq équipes d’assemblage, un nombre qui sera réduit à quatre pour la restant du chantier. «On a une première équipe de grues sur place et une deuxième entrera sur le chantier le 11 mars.» À ce moment-là, la cadence au montage sera encore plus rapide. Pour la section Mégantic (longue de 63,5 km et traversant six municipalités de la MRC du Granit), les fondations devraient se terminer à la fin mars, puis suivront les opérations dans le secteur Thetford (36,5 km). «C’est un gros bloc qui suivra du sud vers le nord. Ici, on prévoit entrer les équipes de fibre optique le 1er avril et à la mi-avril les conducteurs.»
Particularité du chantier, «si on a 315 pylônes à monter, on a 315 chantiers. Chaque site est différent et doit être traité comme dans une unité. Il y a plusieurs équipes qui vont passer sur un même site. Chacune de ces équipes-là reste deux jours et se déplace dans le temps entre les pylônes, ce qui crée beaucoup de circulation.»
À ce jour, un projet bien entamé et les cibles de production atteintes au calendrier. Parlant du partenaire GLR, «c’est un entrepreneur avec qui on a travaillé beaucoup dans le passé. Au niveau de la santé et sécurité, ils ont de gros standards qui s’accotent avec nos standards à nous chez Hydro-Québec», indique encore Pierre-Luc Gauvin.
Arrêt au site 301, à une altitude de 450 mètres au-dessus du niveau de la mer, à peine 55 mètres plus élevée que le point de départ. Pierre-Olivier Roux, gérant de projet pour GLR, accompagne le cortège. Sur ce chantier, le contremaître au montage, Mario Foster, gère l’arrivée des visiteurs. «Ici, les travailleurs vérifient leurs équipements à chaque jour. On a deux grues, avec un plan de montage signé par nos ingénieurs, avec les gréages en conséquence pour visser les pièces. On a le poids de chacune des pièces que la grue lève.» En ce moment, un léger ralentissement des opérations, il manque une pièce au montage, résultat d’une petite erreur à l’emballage, la veille. Ce sera noté au registre, y compris l’état du terrain. «De la neige et de la bouette; le sol n’est pas gelé!»
Le chemin tracé dans l’emprise doit supporter la circulation des transporteurs en vrac qui amènent du matériel pour les fondations, les fardiers qui livrent l’acier aux pylônes avant l’assemblage, le transport des grues et celui des travailleurs, qui quittent la base vers 6h le matin pour ne revenir qu’à 17h30.
«Chez Hydro-Québec, on parle beaucoup de sécurité, mais aussi beaucoup d’environnement», signale Lynn St-Laurent, conseillère principale et porte-parole aux Relations externes. Ici et là, des barrières à sédiments partout où les équipes de travail rencontrent des milieux sensibles. «Ces milieux ont été captés en avant-projet en coordination avec Hydro-Québec», précise la porte- parole. Des agents en environnement d’Hydro-Québec font le suivi avec les citoyens et les propriétaires de lots, «pour être certains qu’ils sachent où on en est dans le chantier, s’il y a des enjeux par rapport à nos travaux. Et actuellement, ça semble bien aller.»
De l’autre côté de la frontière
Du côté américain, les travaux vont également bon train. «Ça avance des deux côtés de la frontière pour une mise en service en décembre 2025», assure Lynn St-Laurent. La suspension des travaux en raison des démarches devant les tribunaux du Maine n’a pas compromis le projet. Le partenaire américain tient la cadence. Des liens étroits se sont développés entre partenaires, et ce à tous les niveaux. «Dans les prochaines semaines et les prochains mois, il y a des rencontres de planification prévues pour les travaux de raccordement», précise Pierre-Luc Gauvin.
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